Divers, Maria Callas

FAUST : BERLIOZ vs GOUNOD

Ayant récemment regardé le Faust de GOUNOD, je me suis rendu compte de deux choses.

Premièrement, je connais moins bien que je croyais cette adaptation du mythe de Faust par les librettistes BARBIER et CARRÉ. Deuxièmement, il y a bien des morceaux communs entre cette adaptation et celle de BERLIOZ, la Damnation de Faust. C’est normal si on songe que ces deux opéras sont tirés de la même œuvre de GOETHE, mais il est intéressant de voir ce qu’en a fait Berlioz le romantique ou Gounod le pompier.

Je me propose donc ici de vous faire un état des lieux de ce qui rapproche et ce qui sépare ces deux versions.

Par rapport au roman original de Goethe, la Damnation est assez fidèle, avec Faust au centre de l’action. Gounod, lui, centre le sujet sur la malheureuse Marguerite.

Si les deux opéras sont centrés autour du trio principal, Faust, Marguerite et Méphisto, les personnages secondaires ne sont pas les mêmes. Ainsi Gounod et ses librettistes choisissent de faire intervenir Valentin, le frère de Marguerite, alors que Berlioz, lui, fait intervenir dans la scène de la taverne l’ivrogne Brander.

avant de quitter ces lieuxCliquez sur Valentin

Berlioz Damantion de Faust BranderCliquez sur l’image

Les premières scènes restent fidèles à Goethe. Le savant Faust, sur la fin de sa vie, se rend compte qu’occupé à ses chères études, il est passé à côté de la vie telle que la vivent les gens du peuple, et songe au suicide. Il suspend son geste quand il entend les chants joyeux du peuple dehors. Méphistophélès lui propose alors de lui faire découvrir les joies de la vraie vie.

Berlioz : « Sans regret j’ai quitté les riantes campagnes ».

Berlioz la Damnation de Faust Sans rerets j'ai quittéCliquez sur l’image

Gounod : « Salut, ô mon dernier matin ».

Gounod Faust Salut ô mon dernier matinCliquez sur Faust

 

Dans la version originale de Goethe, il y a des chansons, notamment des chansons à boire, voici donc deux traitements différents de ces chansons à boire :

Berlioz : Scène du cabaret (enfumé).

Berlioz Damnation de Faust Chœur des buveursCliquez sur le cabaret (enfumé)

Gounod : « Vin ou bière ».

Gounos Faust Vin ou bièreCliquez sur l’image

Il y a aussi la célèbre « chanson du roi de Thulé ». Berlioz comme Gounod se sont fait le devoir et le plaisir de la mettre en musique.

Berlioz : « Autrefois un roi de Thulé ».

Berlioz la Damnation de Faust Autrefois un roiCliquez sur Marguerite

Gounod : « Il était un roi de Thulé ».

Gounod Faust Il était un roi de ThuléCliquez sur Marguerite

Dans les deux versions, on peut entendre Méphistophélès chanter une chanson destinée à attendrir Marguerite, pour l’inciter à céder à Faust.

Berlioz : « Devant la maison de celui qui t’adore ».

Berlioz la Damnation de Faust Devant la maison de celui qui t'adoreCliquez sur Méphistophélès

Gounod: « Vous qui faites l’endormie ».

Gounod Faust Vous qui faites l'endormieCliquez sur Méphistophélès

Les fins des deux opéras diffèrent sensiblement. Ce n’est pas pour rien que le romantiquissime Berlioz a intitulé son œuvre la Damnation de Faust, vouant son héros aux flammes de l’enfer après une chevauchée fantastique en compagnie du diable, avec spectres et démons hurlant dans un pandémonium sans précédent dans l’histoire de la musique.

Berlioz la Damnation de Faust FinalCliquez sur la chevauchée fantastique vers l’enfer

La fin de Gounod est, là encore, centrée sur Marguerite.

Gounod Faust FinalCliquez sur Marguerite et Faust

Et si vous voulez encore un peu de musique, cliquez sur le bonus mystère.

point-dinterrogationCliquez sur le bonus mystère si vous voulez encore un peu de musique

18 réflexions au sujet de “FAUST : BERLIOZ vs GOUNOD”

  1. Encore un billet que je ne vais pas lâcher de sitôt. Alors je l’enregistre pour y revenir à ma guise. Aussi parce que je n’ai plus le temps de tout écouter. Depuis ce matin, je suis dans ton précédent billet, les Magnificat. Je ne m’en lasse pas.
    Quant à celui-ci, je sens que ça va être pareil.
    MERCI, Jean-Louis. Bonne journée à toi… que dis-je, bon week-end. A plus.

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      1. Pourquoi désolé ? (Je ne m’en plains pas, bien au contraire)
        C’est sûr que lorsqu’on visionne et écoute toutes les vidéos, qu’on lit attentivement le billet ( en se rendant sur les liens) , ça prend bcp plus de temps que de dire  » magnifique, merci, bonne journée  » ( en ayant à peine lu et pour ainsi dire rien ecouté). Mais quand on aime vraiment, on prend le temps, quitte à y revenir autant de fois que nécessaire. Pour ça que je les enregistre tes billets. Et dès que j’ai un moment, j’y reviens. Parce que j’aime.

        Mais j’ ai dû mal m’exprimer.

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      2. Hihihi, en fait, je ne suis pas du tout désolé ! C’est une façon de parler, à l’image de la marionnette de Denisot dans « les Guignols de l’info » qui faisait des jeux de mots pourris, puis faisait semblant de s’en excuse avec un « désolé ! », alors que son regard amusé disait tout le contraire.
        Bien sûr que je préfère que tu lises, écoutes et reviennes sur mes billets, plutôt que de laisser un like pour signaler ton passage, avant de passer à autre chose…
        Allez, bonne journée quand même, SOlène. 🙂

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      3. Oui mais, tu sais, à l’écrit, « l’oeil pétillant de malice », ça ne rend pas grand chose. 😊
        Enfin bref, pour en revenir à ton billet, tu te souviens surement que j’ai vu le Faust (chef d’oeuvre) de Gounod en mars 2021 sur France 5 et qui avait été enregistré à huis clos à l’Opéra de Paris. J’avais adoré cette mise en scène de Tobias Kratzer. J’en ai gardé, gravés dans ma memoire, des images spectaculaires et le souvenir d’un Benjamin Bernheim au top, ainsi qu’Ermonnela Jaho/Marguerite que j’adore. Et puis l’orchestre sous la direction de Lorenzo Viotti, tout ça était magistral ! En tout cas, à mon humble avis, l’originalité du spectacle somme toute fantastique, ne trahissait pas le moins du monde l’esprit de l’œuvre de Goethe qui est la recherche de la jeunesse éternelle.

        Le Faust de Berlioz, à mon grand regret, je ne l’ai encore jamais vu en entier. Mais il y a, entre autres, dans la damnation de Faust par Berlioz, un air, « Dans le ciel » ( scène n°20) que j’aime particulièrement écouter.

        Ah ! MERCI pour la Callas/ Marguerite ( cela dit Suzan Graham n’est pas mal, non plus).Toujours est-il que du bonheur d’aller à la découverte de ces vidéos. Alors Gounod ? Berlioz ? Les deux, mon Capitaine – oups ! Monsieur Toutlopera 😉

        Bonne journée, Jean-Louis. A plus.

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      4. Bonjour SOlène.
        Oui, les deux versions sont magnifiques, avec plein de bonne musique dedans.
        Mon intention n’était pas de les classer, mais juste de montrer comment, avec un même matériau, deux grands compositeurs obtiennent des résultats différents.
        Je te souhaite une bonne journée. 🙂🌞🎼📚
        (Un p’tit caf’ with me ? ☕️)

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    1. Merci Hélène ! 🙂
      Je ne sais pas si c’est de la culture, mais c’est le résultat d’environ 45 ans passés à écouter de la musique (et environ 35 à en faire), plus une mémoire dont je n’ai pas à me plaindre. Le Magnificat allemand de Schütz, je l’ai chanté en 1986, et quand je réécoutais cette vidéo, j’avais l’impression de pouvoir le rechanter (presque) par cœur.
      Bonne soirée.

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  2. Après un WE bien chargé je découvre ton billet, super idée. Est-ce que tu as d’autres thèmes traités par plusieurs compositeurs dans ton stock ?
    Je trouve le qualificatif de « pompier » pour Gounod un tantinet désobligeant 🙂
    Mais quelle belle musique !

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    1. Certes certes, « pompier » peut sembler péjoratif, mais je n’ai pas trouvé d’autre terme ! 🙂
      Pour les thèmes communs, j’ai déjà publié un « Traviata vs Manon », et j’ai en stock un « Les noces de Figaro vs la Chevalier à la rose », un « Manon vs Lady Macbeth de Mzensk », et il y aura probablement, un jour, un « Manon vs Manon vs Manon » (Grétry, Massenet, Puccini) et un « Cendrillon vs Cinderella ».
      Bonne journée, John Duff.

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  3. Bonsoir Jean-Louis, je viens d’écouter les quatre premières vidéos et comment dire ? Je n’aime pas tellement ces musiques… c’est la première fois que ça m’arrive avec l’un de tes billets.
    Pourtant j’aime énormément le requiem de Gounod et la symphonie fantastique de Berlioz. Mais là, je préfère ne pas écouter jusqu’au bout… Bonne soirée !

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