Opéra vériste de LEONCAVALLO, créé en 1892 à Milan. Leoncavallo a écrit lui-même le livret de son opéra, d’après un fait divers qui l’avait marqué.
Ce court opéra (environ 1 h 15 min) est souvent donné avec un autre opéra, par exemple Cavalleria Rusticana de MASCAGNI.
Son classement dans la typologie de G.B. SHAW est un peu particulier puisque nous avons ici un type (S+T/T+B) (une soprano [Nedda] et un ténor [Silvio] s’aiment alors qu’un ténor [Canio] et un baryton [Tonio] cherchent à les empêcher.)
Le pitch : Drame de la jalousie dans un cirque. Nedda trompe son mari Canio. Le soir, ils rejouent leur vie sur scène, où Colombine (Nedda) trompe son mari Paillasse (Canio). Jaloux, Canio tue sa femme.
Prologue : Tonio apparaît devant le rideau. Il explique qu’il fait revivre la tradition du théâtre antique, en présentant dans le prologue ce qui va se passer. Dans un véritable manifeste du vérisme, il nous prévient que l’auteur va présenter une tranche de vie réelle (Air : « Un nido de memorie »).
Acte I : Sur la place du village, la foule (avec chœur d’enfants carmennien !) attend la parade du cirque, qui donnera une représentation le soir. On attend surtout Paillasse, le « roi des clowns ». Canio, le directeur fait la pub pour le spectacle du soir. Il empêche Tonio de tourner autour de Nedda, sa jeune femme. Avant de partir prendre un verre, il prévient d’un ton menaçant qu’il ne faut pas jouer à ce jeu-là avec lui, que le théâtre et la vraie vie ne sont pas la même chose, et que si Nedda le trompait, ça se terminerait mal. Nedda, troublée, se demande si son mari se doute de quelque chose. La parade du cirque s’avance vers l’église et Nedda, restée seule, pense à la menace proférée par Canio (air : « Qual fiamma avea nel guardo »), mais ne veut pas céder à la peur de son mari jaloux.
Elle se rappelle le chant des oiseaux, chantant la liberté de voler (Air : « Stridone lassu »).
Tonio, revenu, dit qu’il a été attiré par son chant. Il sait qu’il est laid et difforme, mais il n’en a pas moins un cœur, comme tout le monde. Nedda repousse ses avances, lui disant de les réserver pour le spectacle du soir, mais comme il insiste, elle le blesse en se défendant. Il sort et Silvio, l’amant de Nedda entre. Nedda lui dit que Tonio devient dangereux, qu’il l’a agressée en lui déclarant son amour. Silvio demande à Nedda de se décider, et de rester au village avec lui quand le cirque repartira. Nedda hésite, mais Silvio lui demande pourquoi elle l’a séduit, lui rappelant les bons moments passés ensemble (Air : « E allor perché »). Silvio se laisse convaincre (Duo : « Tutto scordiam ») et ils s’embrassent.
Tonio, revenu, les surprend et appelle Canio. Silvio s’enfuit, et Canio exige de savoir avec qui était sa femme, mais Nedda refuse de répondre. Tonio calme Canio, lui rappelant que le spectacle doit commencer. Canio se résout à jouer la comédie et enfile son costume de scène (Air : « Vesti la giubba »). Le clown doit rire (Air : « Ridi, Pagliaccio »).
Acte II : La foule arrive et le spectacle va commencer. Colombine (Nedda) annonce que Paillasse (Canio) ne rentrera que tard ce soir. Elle attend Arlequin. Celui-ci arrive en lui chantant une sérénade (Air : « Oh Colombina »).
Taddeo (Tonio) arrive et lui déclare son amour, mais Colombine n’a que mépris pour lui. Arlequin entre, et ils s’apprêtent à dîner, mais Paillasse arrive plus tôt que prévu. Arlequin s’esquive, en laissant un somnifère à Colombine pour endormir son mari et protéger leur fuite. Paillasse veut savoir qui était avec Colombine, rejouant ainsi sur scène son drame dans la vie réelle, au point que Canio, furieux, ne veut plus jouer ce rôle de clown que sa femme trompe (Air : « No, Pagliaccio non son ! »), lui rappelant tout ce qu’il a fait pour elle, mais elle le nargue. Canio tue sa femme, qui meurt en appelant Silvio au secours. Canio tue alors Silvio qui s’était avancé.
Cliquez sur Canio qui ne veut plus jouer le rôle de Paillasse
La comedia e finita.
Et si ce billet vous a plu, vous avez gagné le droit de cliquer sur le bonus surprise.
Ah bah, (re) voilà LEONCAVALLO.
Me sens gâtée,ce matin. La Callas, Roberto…. Alors bien sûr je les ai écoutés en premier. Y compris le bonus. Que oui, ce billet m’a plu. Tant, que j’y reviendrai.
Euh, le lien » drame de la jalousie » ne mène à rien ( page introuvable).
En tout cas, quel bel opéra ! Le cirque, Colombine, Arlequin… c’est magique.
MERCI monsieur Toutlopéra. Très bonne semaine a toi, avec un beau lundi pour bien la commencer. A plus.
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Merci SOlène.
Oui, la Callas, Roberto et Alexandra,…
Ayé, le lien « Drame de la jalousie » est réparé, merci de me l’avoir signalé.
Très bonne semaine en musique à toi zôssi.
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Oui, justement me suis endormie hier soir avec leurs vidéos du week-end à Orange,( les,Choregies) . C’était magnifique cette nuit verdienne. Roberto à enflammé le public, encore une fois.
Malena est montée sur scène avec son papa pour saluer le public sous un tonnerre d’applaudissements. Aleksandra avec sa maman, Jolanta, dans les premiers rangs du public. Elles chantaient, frappaient dans leur main… Rires à n’en plus finir…
Après ça tu ne peux faire que des beaux rêves.
( Il est incroyable ce Roberto)
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Ah oui, ce devait être bien cette nuit verdienne à Orange.
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Oula, beaucoup de choses à dire.
Tout d’abord l’opéra, je l’aime beaucoup, je le trouve très moderne. Le fait d’annoncer à l’avance ce qui va se passer, ça me fait penser (toutes proportions gardées) à Colombo. On connaît l’assassin dès le début mais on assiste à l’étau qui se referme implacablement sur lui.
En écoutant cet opéra se passant dans un cirque, on pense évidemment à Rigoletto avec le clown et la tragédie cachée derrière le rire. À vue de nez, je n’ai pas trouvé d’autres opéras avec clown ou cirque, mais tu en as sans doute.
Pour le cadeau Bonux, je suis en train de l’écouter. C’est une super bonne idée. Je trouve tous les chanteurs très bon et le sous-titrage en français ne gâche rien.
Je sais bien que ce n’est pas toujours possible mais quand tu as la possibilité de mettre tout l’opéra, c’est super
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Sur le thème du cirque, j’ai les Forains de Henri Sauguet (XXe siècle), l’Amour des 3 oranges, ou encore la mise en musique du poème « Dans la plaine les baladins, s’éloignent au long des jardins ». (J’ai déjà creusé ce sujet pour un billet à paraître, un jour).
Bonne journée, John Duff.
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Oups, petit rajout. Je viens de terminer l’opéra. La scène finale est frappante de ressemblance avec la scène finale de Carmen. Qui a écrit son opéra le premier ?
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Carmen en 1875 !
Paillasse en 1892 !
C’est vrai qu’il y a des « inspirations » assez frappantes, notamment dans les scènes de foule qui saluent les défilés (parade du cirque, foule qui se rend au théâtre le soir, et jusqu’aux petits nenfants qui accompagnent l’action en chantant.
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Merci beaucoup pour ce partage 🙂
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Grazie Luisa, e buon pomeriggio !
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🌷🌼🌷🌼🌷🌼🌷
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