Contes et légendes, Mes opéras préférés

CENDRILLON, de MASSENET (1895 – 1899)

Jules MASSENET, alors au fait de sa gloire, écrit Cendrillon en 1894 – 1895 sur un livret d’Henri CAIN, d’après le célèbre conte de Charles PERRAULT. Cet opéra, réellement comique, est créé en 1899 à l’Opéra-Comique, et rencontre très vite le succès.

Le pitch : Après le remariage de son père, la petite Lucette, dite Cendrillon (vous saviez que Cendrillon s’appelait Lucette ?), vit au service de sa belle-mère et de ses deux belles-sœurs. Le roi organise un bal pour marier son fils et invite toutes les jeunes filles du royaume. Cendrillon est triste de ne pouvoir s’y rendre, mais sa marraine la fée l’aide à une condition, qu’elle soit rentrée à minuit.

Au cours du bal, paf ! c’est le coup de foudre entre Cendrillon et le prince, mais à minuit, elle doit partir, sans avoir pu dire qui elle est.

Rentrée chez elle, et ayant perdu sa pantoufle de verre (ou de vers, ou de vair, ou de vert), elle se désole d’autant plus que sa belle-famille lui fait croire que le prince l’a déjà oubliée. Mais non ! il envoie des messagers dans tout le royaume pour faire essayer la pantoufle à toutes les jeunes filles, et bien évidemment, il n’y a que Cendrillon à qui la pantoufle va.

Acte I : Les domestiques de la maison se plaignent de ce que leur maîtresse est une mégère. Pandolfe, le mari, approuve et regrette le pouvoir que sa femme a sur lui (Air : « Du côté de la barbe ».) Justement, la voilà qui entre, avec ses deux filles Noémie et Dorothée. Elle leur recommande de se faire belles pour le bal du soir.

Massenet Cendrillon Faites vous très belles, ce soirCliquez sur madame de la Haltière et ses deux filles

Quand les filles sont prêtes, le père arrive pour les conduire au bal. Il se fait rabrouer par les trois femmes.

Restée seule, Cendrillon compare le destin heureux de ses sœurs au sien (Air : Ah, que me sœurs sont heureuses [Reste au foyer, petit grillon].)

Massenet cendrillon Ah que mes sœurs sont heureuses (reste au foyer petit grillon)Cliquez sur Cendrillon

Elle s’endort et sa marraine la fée arrive, avec ses sylphes et lutins, qui transforment Cendrillon pour lui permettre d’aller au bal.

Massenet Cendrillon (MET 2018)Cliquez sur la fée

Elle la dote d’une paire de pantoufles de verre, qui empêcheront ses proches de la reconnaître, et lui recommande de revenir avant minuit.

Acte II : Au palais du roi. Les ministres et les gens de cour cherchent à sortir le prince de la tristesse où il est plongé. Le roi souhaite que le prince choisisse une femme parmi les jeunes filles qui lui seront présentées. Celles-ci font leur entrée (ballet). Vient le tour de Noémie et Dorothée, qui n’ont pas plus de succès que les prétendantes précédentes. Enfin, Cendrillon arrive et charme le prince.

Rossini Cenerentola (MET 2017)Cliquez sur le bal

Il lui demande son nom, mais elle lui répond qu’elle restera pour lui l’Inconnue et que lui sera son prince charmant quand sonnent les douze coups de minuit. Cendrillon part en courant et perd une de ses pantoufles.

Acte III : Cendrillon se retrouve chez elle (Air : « Enfin, je suis ici ») et se remémore sa soirée, son retour dans la nuit, et comment elle a eu peur des statues, blanches dans le noir.

Massenet Cendrillon Enfin, je suis iciCliquez sur l’image

Elle se cache quand elle entend sa famille rentrer. La belle-mère est furieuse de l’attitude du prince qui a osé préférer une inconnue à ses deux filles (Air : Quand on a plus de vingt quartiers [de noblesse].)

Massenet Cendrillon Lorsqu'on a plus de vingt quartiersCliquez sur la marâtre furieuse

Quand son père arrive, Cendrillon se montre pour lui demander comment s’est passé le bal, mais les trois femmes déclarent que le prince, après s’être trompé, a bien compris que l’inconnue qui s’est montrée au bal est une fille bonne à rien, et qu’il l’a déjà oubliée. Devant le désespoir que ces paroles entraînent chez Cendrillon, le père chasse les femmes, et lui dit qu’il reconnaît avoir sacrifié le bonheur de sa fille en se remariant. Il lui annonce qu’il va quitter la ville pour retourner à leur ferme d’autrefois. (Air : « Nous quitterons cette ville où j’ai vu s’envoler ta gaieté ».)

Massenet Cendrillon Nous quitterons cette villeCliquez sur Pandolphe

Quand il est parti, Cendrillon, rejetée par son prince charmant dit qu’elle veut mourir sous le chêne des fées (Air : Seule, je partirai.)

Le prince et Cendrillon, chacun de leur côté, et victimes d’un sortilège qui les empêche de se voir, viennent se plaindre auprès de la fée. (Air et duo : « À deux genoux, je viens à vous ».)

Massenet Cendrillon A deux genoux je viens à vousCliquez sur l’image

Après avoir entendu leurs plaintes (sans se voir), ils se reconnaissent et le prince, ayant appris le nom de son inconnue, déclare qu’il accrochera son cœur sanglant au chêne. Émue, la marraine leur permet enfin de se voir et de se retrouver.

Acte IV : On a ramené Cendrillon, inanimée, chez elle. Son père lui dit qu’elle a déliré, parlant du bal et du prince, qu’elle ne connaît évidemment pas. Ils saluent le mois d’avril et le retour du printemps, quand un héraut annonce que le prince veut faire essayer la pantoufle de verre à toutes les jeunes filles du pays. On assiste donc à un nouveau défilé devant le prince, désespéré, quand enfin Cendrillon arrive avec sa marraine. Cendrillon enfile la pantoufle, et tombe dans les bras du prince !

(Source : je me suis servi principalement du DVD enregistré au Royal Opera House en 2011, avec Joyce DiDonato dans le rôle de Cendrillon, paru chez Erato)

Massenet Cendrillon Bande-annonceCliquez sur la bande-annonce du DVD

14 réflexions au sujet de “CENDRILLON, de MASSENET (1895 – 1899)”

  1. Le choix des costumes de Madame de la Haltière et de ses filles est bien curieux.
    Je note que Massenet utilise beaucoup le silence, ce qui me le rend sympathique. En effet c’est le meilleur moyen pour faire ressortir la musique, assez subtile au demeurant. La voix est, à mon goût, très bien soutenue.
    La fée ! j’adore cette scène. La mise en scène est superbe. Tout comme dans la scène du bal…
    Je trouve la musique très moderne tout en conservant un certain classicisme. Massenet est assez libre dans son expression, je veux dire par là que sa musique n’est pas vraiment datée. On se croirait dans un dessin animé de Walt Disney… par la poésie dégagée.
    « Je suis ici » et j’y reste.
    L’extrait de Pandolphe en 78 tours (peut-être) est une pierre dans la pantoufle de vair (un petit écureuil ! A-t-on idée de faire des chaussures avec de la peau d’écureuil !!) des amateurs de vinyl). Ça crachouille grave….
    « À deux genoux, je viens à vous » J’adore.

    Merci Jean-Louis. Tu vois, j’aimerais vraiment voir cet opéra, la version du MET en particulier. Massenet me plait beaucoup, les interprètes également et la mise en scène et les costumes aussi.

    Belle journée,
    Régis

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    1. En fait, la version du MET est la même que celle qui m’a servi pour rédiger ce billet, c’est à dire avec la mise en scène ET les costumes de Laurent Pelly.
      Tu peux retrouver cette intégrale en cherchant sur Toutube (quelqu’un l’y a mis).
      (Je ne l’ai pas mis directement sur mon blog, parce que je ne veux pas être accusé de piratage).
      Une version très amusante et très Conte de fées.
      Pour la version ancienne, oui il s’agit d’un repiquage de 78 tours, datant de 1912 (le 78 tours, pas le repiquage, peut-être même était-ce, à l’époque, un 80 tours par minute).
      Très bonne journée à toi, Régis.

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  2. Comment j’ai rappliqué en voyant sur Gmail la notification pour ton billet « Cendrillon de Massenet » ! Yessss !!!
    Et comme ce conte de fées lyrique était au programme du MET lundi dernier, j’ai pensé que tu l’avais vu sur le flux gratuit.
    Super chouette ! Féerique et comique à souhait. Kathleen Kim, Joyce DiDonato, Alice Coote, Stéphanie Blythe et Laurent Naouri, ils sont tous épatants. Madame de la Haltiere qu’on adore détester et ses vilaines filles ridicules… puis des beaux moments d’émotion pure, « Reste au foyer petit grillon…
    En tout cas merci à toi pour ce billet qui prolonge le plaisir.
    Toute belle journée à toi, et bon appétit. A plus tard.

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    1. Non, je ne l’ai pas regardé cette fois-ci (mais je l’avais déjà vu lors d’un précédent passage sur le site du MET.)
      Le fait de regarder cette même production (mise en scène, costumes et décors), me permet de la voir avec les sous-titres, et de mieux comprendre certaines subtilités.
      Très très bonne journée à TOi, SOlène.

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  3. J’aime bien cet opéra. Cela n’a pas été un coup de foudre mais c’est en le connaissant mieux que je l’apprécie plus.
    Pour le choix de la matière des pantoufles, ma préférence va plus vers le vair qui est une fourrure que pour le verre vert qui risque de blesser les pieds.

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