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LES TRAGIQUES GRECS – 3 – EURIPIDE (- 480 , – 403)

EURIPIDE (- 480, – 403) fait partie, avec ESCHYLE et SOPHOCLE de ceux qu’on appelle les tragiques Grecs. On connaît peu de choses fiables de sa vie, mais il semble qu’il ait été ami avec SOCRATE. Les tragédies grecques portaient sur les récits mythologiques de l’époque, que ce soit la Guerre de Troie ou le destin des Atrides.

Historiquement, l’opéra cherchant à retrouver l’art de la tragédie grecque, il n’est pas surprenant que les pièces d’Euripide aient fait l’objet d’adaptations musicales, et ce plus de 2 000 ans après leur écriture !

Parmi ses tragédies ayant inspiré les compositeurs, on peut noter :

Andromaque. Andromaque est l’épouse d’Hector, le prince troyen, et est un modèle de l’époque fidèle. Sa descendance littéraire est due à RACINE, qui a écrit son Andromaque en adaptant la pièce d’Euripide. Parmi les œuvres lyriques inspirées par la tragédie de Racine, on peut citer :

  • Andromaque, une tragédie lyrique de GRÉTRY représentée en 1780.
  • Andromaca, un opéra de Giovanni PAÏSIELLO de 1797
  • Ermione, un opéra de ROSSINI créé en 1819.
  • et Andromaque, une musique de scène de SAINT-SAËNS datant de 1903.

Grétry Andromaque Murs sacrésCliquez sur Andromaque

Iphigénie à Aulis qui est comme pour Andromaque la source de l’Iphigénie de Racine, dont GLUCK s’est servi pour son Iphigénie en Aulide (1774). Iphigénie est la fille d’Agamemnon et de Clytemnestre, et la sœur d’Électre et d’Oreste (et de Chrysothémis, moins connue).

Gluck Iphigénie en AulideCliquez sur Iphigénie

Électre est la fille d’Agamemnon et de Clytemnestre, et la sœur d’Iphigénie et d’Oreste. C’est elle qui pousse Oreste à tuer leur mère pour venger le meurtre d’Agamemnon. Son histoire a inspiré un grand nombre d’œuvres dont :

Elektra, opéra de Richard STRAUSS (1909) (son librettiste HOFMANNSTHAL s’est en fait plutôt servi de l’Électre de Sophocle).

Electra, opéra en deux actes de Mikis THEODORAKIS (1993).

Théodorakis ElectraCliquez sur Électre

Oreste, dont HAENDEL a tiré l’opéra Oreste (1737).

Haendel OresteCliquez sur l’image

Iphigénie en Tauride qui a inspiré CAMPRA (1704), Iphigénie en Tauride de Gluck (1779) et son rival PICCINNI (1781) en France et de nombreux autres opéras en Italie (GALUPPI en 1768, JOMMELLI en 1771).

Alceste qui a inspiré LULLY et l’Alceste de Gluck. Alceste, épouse du roi Admète, se sacrifie pour prendre la place de son mari aux Enfers. Héraclès, amoureux d’elle, va la rechercher et la rend à son mari.

Gluck Alceste finalCliquez sur Alceste

Médée. Médée, fille du roi de Colchide, tombe amoureuse de Jason venu chercher la Toison d’Or. Elle propose de l’aider dans les tâches imposées par son père pour conquérir ladite toison. Elle quitte la Colchide avec Jason, mais un peu plus tard, Jason tombe amoureux d’une autre. Prise de folie meurtrière, elle sacrifie les deux enfants qu’elle a eus avec Jason. (Je vous le fais simple, mais toute son histoire est jalonnée de meurtres horribles).

L’histoire de cette mère infanticide est de loin celle qui a le plus été représentée sur les scènes lyriques, avec notamment la Médée de CHARPENTIER (1693), celle de CHERUBINI (1797), la Siuote pour orchestre de D’INDY (1898), un opéra de MILHAUD (1939), un de BARBER (1946), un de Theodorakis (1991) jusqu’à DUSAPIN (1992) et REVERDY (2003).

Charpentier Médée Noires DivinitésCliquez sur l’image

Et enfin Hippolyte qui a donné Hippolyte et Aricie de RAMEAU.

Hippolyte est le fils de Thésée et de la reine des Amazones (rien à voir avec une entreprise multinationale dont le but est de supprimer le maximum d’emplois à valeur ajoutée partout à travers le monde pour les remplacer par des emplois à très faible valeur ajoutée, au niveau mondial, on estime que cette entreprise crée un emploi chaque fois qu’il en supprime 2,5 ailleurs.) Quand plus tard, Thésée se remarie avec Phèdre, celle-ci tombe amoureuse de son beau-fils Hippolyte, et ça se passe très mal !

Rameau Hippolyte et Aricie Trio des Parques (Quelle soudaine horreur)Cliquez sur le Trio des Parques (et tremblez)

Retrouvez prochainement sur ce blog des articles consacrés aux petits camarades d’Euripide : Sophocle et Eschyle.

14 réflexions au sujet de “LES TRAGIQUES GRECS – 3 – EURIPIDE (- 480 , – 403)”

  1. Article intéressant et bien documenté. Maintenant que nous sommes déconfinés, va-t-on pouvoir retourner au théâtre, rien n’est sûr et c’est agaçant, d’autant qu’on risque bien moins dans un théâtre que dans un grand centre commercial! Bonne soirée.

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  2. Bonjour Jean-Louis, J’ai failli manquer cet article, ça aurait été dommage !
    Beaucoup aimé l’extrait de film sur la musique de Theodorakis, c’est vraiment beau ! Mais c’est un opéra ou un film ? C’est bien fidèle en tout cas à l’image qu’on a des tragédies grecques, le côté sanglant et très majestueux en même temps ! Bon week-end !

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