Comme pour Orphée, la version d’Alceste de GLUCK qui nous est parvenue est une adaptation pour la France d’un opéra en italien écrit pour Vienne dix ans auparavant. L’action en a été resserrée pour l’adaptation française, ce qui donne une œuvre proche de la tragédie grecque, avec l’omniprésence du chœur qui souligne l’action. L’aspect austère de cette version française a rebuté le public, et on a rajouté le personnage d’Hercule, qui pourtant était présent dans la version italienne, et retiré pour la France. C’est GOSSEC, un des maîtres de BERLIOZ, qui a procédé à cet ajout.
Acte I : Le peuple se lamente car Admète, le roi de Thessalie, va mourir (Chœur : Dieux, rendez-nous notre roi).
Cliquez sur le peuple qui se lamente
La reine Alceste entre, accompagnée de ses enfants. Elle espère que les dieux, émus par sa souffrance, auront pitié d’elle et de ses enfants (Air : Grands dieux, du destin qui m’accable).
Le grand prêtre accompagné du peuple demande aux dieux d’écarter la mort du trône (Air & chœur : Dieu puissant, écarte du trône). Le grand prêtre annonce que le dieu va se manifester.
La reine revient implorer Apollon (Air : immortel Apollon). Apollon accède aux prières des humains, il accepte de sauver Admète si quelqu’un offre sa vie pour sauver celle du roi. Le peuple fuit, laissant la reine seule. Elle décide alors de mourir à la place de son mari (Air : Non, ce n’est point un sacrifice). Le grand prêtre rentre, annonçant que le roi va vivre, mais que quand arriveront les ténèbres de la nuit, Alceste devra rejoindre le royaume des morts. (Air : Divinités du Styx, je n’implorerai point votre pitié.)
Acte II : Le peuple se réjouit, Admète est vivant. Le roi arrive et remercie son peuple. Il veut savoir par quel miracle il est revenu à la vie. On lui explique qu’un héros inconnu s’est sacrifié pour lui. Le roi demande à voir sa femme. Alceste revient une dernière fois avant la nuit, mais ne peut se réjouir avec le roi et le peuple, qui croient que c’est seulement grâce à ses prières qu’Admète est sauvé. Elle va devoir se résoudre à avouer la vérité (Air : Grands dieux, soutenez mon courage).
Admète lui demande de sécher ses pleurs (Air : Bannis la crainte). Alarmé par les pleurs d’Alceste, il demande à voir ses enfants, Alceste répond qu’ils vont bien. Enfin, elle dévoile la vérité. Admète refuse le sacrifice d’Alceste et veut mourir avec elle, car à quoi bon vivre si l’objet de son amour n’est plus !
Le peuple se lamente à nouveau sur le sort d’Alceste, qui partage ses pleurs avant de le faire taire (Air : Ah malgré moi mon faible cœur).
Acte III : Alceste va mourir, et Admète ne lui survivra pas. Le chœur pleure (Chœur : Pleure, oh patrie). Hercule paraît, et demande pourquoi l’on pleure. Informé, il déclare qu’il va aller en enfer chercher Alceste (Air : Au pouvoir de la mort, je saurai la ravir).
Alceste, arrivant sur les rives des enfers chante (Divinités implacables). L’amour lui donne une force nouvelle pour aller jusqu’au bout. Mais Admète arrive à son tour et la supplie, pour ses enfants, de rester (Air : Alceste, au nom des dieux). Alceste persiste dans sa volonté de mourir. La trompe de Charon résonne, les enfers réclament leur dû. Alceste est attirée vers les ténèbres.
Admète veut la suivre, mais Hercule arrive et ramène Alceste. Apollon descend du ciel (c’est un deus ex machina) et libère Alceste de ses vœux, on le remercie (Trio : Reçois, dieu bienfaisant) avant que le peuple ne chante pour les fortunés époux.
Cliquez une dernière fois sur Alceste
(Source : Je me suis essentiellement servi pour rédiger ce billet du (très beau) DVD de John Eliot GARDINER, avec la mise en scène hiératique de Robert Wilson. J’ai vu que c’est disponible sur Youtube, mais je ne sais pas si c’est légal).
Bel opéra.
J’ai demandé à ma femme si elle voulait être mon Alceste mais elle m’a dit non.
Un océan d’incompréhension nous sépare.
J’aimeAimé par 1 personne
Peut-être pourrais-tu demander au plus jeune de tes frères s’il veut jouer le rôle du petit Nicolas ?
Bonne soirée, John Duff.
J’aimeJ’aime
L’extrait avec Shirley Verrett m’a particulièrement plu ! Je découvre cette chanteuse, dont la voix est vraiment magnifique…
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, Marie-Anne, on ne parle plus guère de Shirley Verrett, et pourtant, en son temps, elle faisait partie des « grandes » !
Elle a beaucoup chanté dans les opéras de Verdi, mais aussi dans un certain répertoire français.
Bonne journée.
J’aimeAimé par 1 personne
Ah dommage qu’elle soit aujourd’hui délaissée, ça me semble injuste.
Bonne journée Jean-Louis 🙂
J’aimeAimé par 1 personne