Écrivains, littérature

George SAND (1804 – 1876)

La musique dit tout ce que l’âme rêve et pressent de plus mystérieux et de plus élevé. C’est la manifestation d’un ordre d’idées et de sentiments supérieurs à ce que la parole humaine pourrait exprimer. 

Georges SAND – Consuelo.

La petite Amantine Aurore Lucile DUPIN est née à Paris en 1804. Femme de lettres, elle connaissait le milieu de la culture, pas seulement les écrivains, mais aussi les peintres et les musiciens.

Elle se marie à dix-huit à Casimir DUDEVANT.

Héritière d’un domaine (et d’un château) à Nohant, dans le Berry, George y fera de fréquents séjours, y invitant tous ses amis, dont BALZAC, Alexandre DUMAS fils, DELACROIX, Gustave FLAUBERT, Théophile GAUTIER ou encore TOURGUENIEV.

Elle est connue, outre par son œuvre littéraire (romans, correspondances…), par ses liaisons, dont celles avec Frédéric CHOPIN et avec Alfred de MUSSET.

En 1830, elle commence une liaison avec Jules SANDEAU, dont elle tirera son pseudonyme de SAND. En 1831, elle fait la connaissance de Balzac. Elle écrit Une conspiration en 1537, texte qu’elle donnera plus tard à Musset qui en fera la pièce Lorenzaccio.

En 1832, elle écrit son premier roman, Indiana. En 1833, elle va à l’opéra avec MÉRIMÉE, qui deviendra son amant. Elle commence une correspondance avec Alfred de Musset, et très vite, ils deviennent amants.

Parmi les amis musiciens de Sand figuraient BERLIOZ et MEYERBEER. Berlioz, qui a écrit Lélio, ou le retour à la vie (1832), une suite à sa fameuse Symphonie fantastique, a trouvé le nom Lélio dans un roman de Sand.

Berlioz Lélio ou le retour à la vie Chant de bonheur

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En 1834, Musset présente à Sand un jeune homme de 23 ans, Franz LISZT, (qui avait une liaison secrète avec la comtesse Marie d’AGOULT). Très vite le courant passe entre Liszt et Sand, qui adorait écouter Liszt, allongée sous le piano.

En 1836, elle part avec Franz Liszt et Marie d’Agoult en Suisse. On trouve des traces de ce voyage dans la première année de Pèlerinage de Liszt, consacrée à la Suisse.

Liszt la Vallée d'Obermann

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À leur retour de Suisse, George Sand, qui avait abandonné son pied-à-terre parisien, logera quelque temps chez Marie, et c’est là qu’elle fera la connaissance d’un certain Frédéric Chopin.

En 1837, c’est le second séjour de Liszt et Marie d’Agoult à Nohant.

En 1838, c’est le début de sa liaison avec Chopin. En fin d’année, ils partent à Majorque. C’est à la Chartreuse de Valldemosa que Chopin écrit son fameux prélude « à la goutte d’eau ».

Chopin prélude op 28 n 15

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En 1840, elle fait un voyage avec Louis VIARDOT, avec qui elle fondera la Revue indépendante en 1841, et sa femme la cantatrice Pauline GARCIA (alias Pauline VIARDOT).

En 1842, elle publie Consuelo, l’histoire d’une cantatrice. Ce roman, paru en feuilleton, est dédié à Pauline. En 1843, elle en publie la suite La Comtesse de Rudolstadt.

En 1847, c’est la rupture avec Chopin (qui meurt en 1849). Une partie de la relation entre George Sand et Chopin sert de trame au roman Lucrezia Floriani (1847) bien que George s’en soit défendue.

Politiquement, George était marquée à gauche, proche des saint-simoniens et défendant la démocratie. En 1848, elle fonde un journal pour la république.

En 1853, elle écrit Les Maîtres sonneurs, roman sur les ménétriers (les musiciens de village).

Musset meurt en 1857. En 1859 paraît Elle et lui, roman inspiré de la liaison de George et Alfred.

1863, parution de Mademoiselle La Quintinie, dont l’anticléricalisme de la préface lui vaut une mise à l’index de l’ensemble de son œuvre.

1869, création de La petite Fadette à l’Opéra-Comique (musique de SEMET).

Ne cliquez pas sur la partition

Georges Sand meurt en 1876, et Victor HUGO écrira son oraison funèbre :

Je pleure une morte, et je salue une immortelle. Je l’ai aimée, je l’ai admirée, je l’ai vénérée ; aujourd’hui dans l’auguste sérénité de la mort, je la contemple. Je la félicite parce que ce qu’elle a fait est grand et je la remercie parce que ce qu’elle a fait est bon.

(Source principale : La Pléiade – Georges SAND – romans [2 volumes])

Et pour en savoir plus sur les relations entre Sand, Liszt et Marie d’Agoult : http://www.lisztomanias.fr/portraits/george-sand/

41 réflexions au sujet de “George SAND (1804 – 1876)”

  1. Je m’autorise à relever ce qui pourrait bien ressembler à une coquillette « Elle écrit Une conspiration en 1537, texte qu’elle donnera plus tard à MUSSET qui en fera la pièce Lorenzaccio. ». La date m’interpelle….
    C’était un sacré personnage, Georges Sand. Ce qui est dommage avec ces personnages célèbres c’est qu’à la fin, ils meurent ! C’est insensé, pas un n’en réchappe… Cela vaut-il vraiment le coup d’être célèbre ??
    J’ignorais que l’opéra avait autant traversé son chemin.
    Merci Jean-Louis.
    Bonne journée.

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    1. Merci de me signaler ce qui aurait pu être une coquillette de la part de la nouille que je suis, Régis, mais en l’occurrence, il n’y a pas d’erreur. Le texte « Une conspiration en 1537 » est tout en italique, ce qui signifie que c’est le titre complet. La conspiration se passe en 1537 ! Q.E.D.
      Bravo pour ta vigilance, et n’hésite pas à me signaler d’autres coquillettes si tu en trouves.
      Bonne journée à toi.

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      1. Cela m’étonnait venant de toi. Mon inculture ne cessera jamais de me montrer sa profondeur incommensurable. J’en éprouve souvent un certain vertige, bien différent du fameux vertige de l’amour…
        Bonne journée Jean-Louis

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      2. Cher Jean-Louis, je rentre d’une balade avec Liberté.
        J’ai à peine posé mon blouson que Sylvie entreprend de me dire que mon texte du jour était truffé de fautes, principalement d’accords, ce qui est pire pour un musicien.
        Elle me les montre. Elle a parfaitement raison et je blêmis en pensant à ma remarque ci-dessus. J’ai vite été les corriger et suis désolé d’avoir infligé autant de désarroi à mes lecteurs.
        Comme tu me vois là, je suis en train de creuser le trou où je vais purger la honte qui me dégouline dessus. Si seulement j’étais une taupe, j’irais plus vite…

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      3. Cher Régis, ce que je retiens de ce commentaire, c’est que tu as pu faire une balade avec Liberté, et j’en suis fort aise !
        Bon, maintenant, les fautes d’accord, c’est sûr que ça la fout mal pour un musicien, mais je ne le répéterai pas à pierre Boulez, c’est promis.
        En tout cas, pas trop profond le trou à purger les hontes dégoulinantes, il faut que tu puisses encore respirer, pour pouvoir nous écrire encore de chouettes billets.
        Bonne soirée à toi (et à Sylvie.)

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    2. Bah tu sais, mon Emplumé, célèbre ou pas, personne n’échappe à la faucheuse, de toutes manières.
      Bonjour, au fait ! Je viens de voir passer ( notif) avec un comm’ sur lequel tu me demandes où je trouve le temps de lire tt ça. Le temps, il me manque, hélas. C’est mon plus grand regret. Beaucoup de livres dans ma PAL ( j’en ai commencé plusieurs), mais avant qu’ils soient terminés ( tous) l’automne et l’hiver auront passé… A plus tard, c’est l’heure du grignotage. Bon appet’, à toute. Bisous bisous 😘❤🌹

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  2. Eh bien ça, alors ! Les amours de dame George Sand avec Chopin et Alfred de Musset, je savais. Même que j’ai publié un billet avec une correspondance entre elle et Alfred de Musset très jeune encore, et auquel, elle a fait bien de la la misère. Un bourreau des cœurs, cette George Sand ! Mais avec Franz Liszt,le beau Franz Liszt je découvre ! J’en parlais il y a guère ( 😋) de Franz Liszt justement, les années de pèlerinage ( Suisse) . Et je viens, comme par hasard, de le retrouver dans « L’incolore Tsukura Tazaki et ses années de pelerinage » d’Haruki Murakami ( lecture que j’alterne avec Women de Bukowski)….
    Ah qu’est-ce que je suis bien dans ces livres, avec ces auteurs que j’adore ! Aussi j’aime beaucoup beaucoup ce billet. Littérature, musique…. tout pour me plaire.
    Bon là, c’est la pause dejeuner. Mon temps est limité. Mais je repasserai, tu peux compter sur moi.
    Bon appétit, J-L. A plus tard, donc. Et merci pour cette belle surprise matutinale ☺️📚🎶🎶

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    1. J’ai ADORÉ une fois de plus écrire ce billet. Oui, la petite Sand aurait bien croqué le beau Liszt, mais voilà, il y avait Marie d’Agoult ! (cf. le lien que j’ai inséré.)
      Cela ne les pas empêché d’entretenir une grande amitié et une grande complicité.
      Maintenant que j’ai publié ce billet je vais pouvoir écrire celui sur « Consuelo », suivi de « la comtesse de Rudolstatdt », les romans que je suis en train de lire.
      Bon appétit, donc, SOlène, et à plus tard.

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      1. Idem !
        Tu sais, dans la préface de l’édition de « Consuelo » que je suis en train de lire, l’auteur de cette préface se demande d’où vient le goût de Sand pour la Bohème, et je me suis demandé si elle ne vient pas de la fréquentation de Liszt, le Hongrois, le Tzigane, le Bohémien.

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      2. Ânon, je n’ai pas lu ce livre, j’ai lu l’article trouvé sur internet (et dont j’ai mis le lien), mais surtout j’ai beaucoup lu sur Liszt, qui se trouve être un de mes musiciens préférés, que j’ai découvert en même temps que Wagner il y a environ 45 ans. Alors, je pense connaître un peu quand même. 😀
        Et puis, c’est toute une époque, où on rencontre des génies ou des semi-génies à tous les coins de rue (maintenant que le temps a fait son œuvre et a éliminé tous ces autres gens dont on ne parle plus guère…)
        J’ai dû me limiter dans ce billet, qui est déjà deux fois plus longs que mes billets habituels, il y aurait tant à dire et à écrire.

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      3. Effectivement. On a envie d’en savoir toujours plus, de ne pas les quitter…
        J’aurais voulu être à Nohant, et les rencontrer tous ( y compris ce cher Balzac pour partager son breuvage noir archi bouilli alors que j’aime pas le café réchauffé 😉)… Et surtout écouter Liszt pendant des heures, comme ça allongée par terre. Comme dans un rêve éveillé.

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  3. C’est vrai que la vie amoureuse de George Sand a beaucoup éclipsé son oeuvre littéraire. Tout le monde sait avec qui elle a eu des liaisons mais ses livres sont tombés dans l’oubli. C’est d’ailleurs dommage, la postérité est souvent injuste…

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  4. Mais, je n’avais pas déjà liké ce billet ?

    Euh, si je peux me permettre, J-L, « La mare au diable » est une très jolie histoire écrite après  » Consuelo » ( il me semble bien). Roman dans le genre champêtre ( bcp de fraîcheur), dont la lecture est simple, et pourtant brillant. Mais on n’ en perçoit pas forcément la teneur à l’adolescence. Il faut le relire beaucoup plus tard pour réaliser qu’il fallait un certain courage de la part de l’autrice pour mettre en avant une classe sociale plutôt mal vue, à l’époque.

    Alors bien sûr « Consuelo » n’a rien à voir puisque dans ce livre, il est surtout question de musique; Le milieu dans lequel George Sand évoluait quand elle l’a écrit ( Elle vivait avec Chopin à l’époque). Je me rapp ( plus ou moins) d’une émission de France musique sur « Consuelo ». George Sand s’était inspirée d’une amie cantatrice, a laquelle, d’ailleurs, elle a dédicacé ce livre, c’est bien cela ?

    Enfin bref, tout cela pour dire que ces deux romans ne sont absolument pas comparables. Consuelo est – je veux bien le croire, certainement passionnant, mais n’enlève rien à la qualité intrinsèque de « La mare au diable » ( En tout cas, je ne m ‘inquiète pas pour l’oeuvre de George Sand. Et encore heureux que les écrivains puissent avoir une vie amoureuse. La sienne aura été passionnantes, avec des hommes aussi talentueux dans leur domaine qu’elle l’était dans le sien. Bcp d’admiration pour cette femme)…

    PS: Solange, la fille de Geoge Sand était très intéressante aussi. Très touchante. Une véritable artiste.

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    1. Euh, oui, tu avais liké le billet le 21 août. Ah, les mystères de WordPress.

      Je sais bien que « la Mare au diable » n’est en rien comparable à « Consuelo ». Ce que je voulais dire dans mon commentaire, mais je me suis visiblement mal exprimé, c’est qu’il y a un monde entre ce qu’on peut croire savoir de George Sand à la fin des études et tout ce qu’il faudrait savoir sur cet écrivain de génie. Dans « Consuelo », il y a de nombreux a parte sur ce que GS pense de la société, de la place des femmes, des rapports de classe entre puissants et misérables, de l’hypocrisie de l’église, etc… Ça me fait penser aux « Misérables « de VH, dont la lecture dépasse de loin les aventures de Cosette et Jean Valjean.

      Oui, « Consuelo » a été dédicacé à Pauline VIARDOT, comme je l’écris dans mon billet.

      Je te souhaite une bonne soirée.

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