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L’OPÉRA DE PARIS S’INVITE CHEZ VOUS

Après le MET, c’est l’Opéra de Paris qui met à disposition du public une sélection d’opéras et de ballets sur le site https://www.france.tv/spectacles-et-culture/

Avec ses 351 ans, l’Opéra de Paris est une des plus anciennes maisons d’opéras en activité. En effet, c’est en 1669 que l’abbé PERRIN obtient le privilège royal d’établir une Académie d’Opéra pour « y représenter et chanter en Public des Opera & Représentations en Musique & vers François, pareilles & semblables à celles d’Italie ». Le nouveau théâtre est inauguré en 1671, mais dès 1672, après une faillite frauduleuse de ses promoteurs, Lully rachète ce privilège et,  rebaptisant l’Opéra « Académie royale de musique », règne désormais en maître absolu sur l’opéra français.

Après 1687, à la mort de Lully, une nouvelle forme d’opéras apparaît, l’opéra-ballet, qui représente des sujets plus légers que ceux de la tragédie lyrique lullienne. Comme son nom l’indique, la présence de la danse se fait plus forte, et il n’y a plus forcément de continuité dramatique entre les différents actes (que d’ailleurs on appelle entrées). De nos jours, une des comédies-ballets encore largement représentées est Les Indes galantes, de RAMEAU.

En 1697, la Comédie Italienne, qui faisait concurrence à la Comédie Française, ferme. Les comédiens italiens s’installent alors sur les foires parisiennes de Saint-Germain et Saint-Laurent, au Théâtre de la Foire. On y donnait des pastiches, c’est à dire des paroles nouvelles placées sur des airs connus, ou sur des airs à boire. Mais la Comédie Française, défendant son privilège royal de spectacle dialogué, empêche la représentation de spectacles parlés, d’où l’apparition des dialogues écrits, présentés sur des cartons ou des écriteaux descendus des cintres. De même, l’Académie royale de musique, forte de son privilège de musique chantée, limitait à deux le nombre de voix dans les spectacles. En 1714, le théâtre de la Foire prend le nom de théâtre de l’Opéra-Comique, et les forains obtiennent le privilège de Louis XIV de donner des spectacles parlés et chantés, ce qui donnera naissance à la forme opéra-comique. Après une succession d’interdictions et de relances, l’Opéra-Comique est relancé en 1752, le chansonnier Favart faisant partie de ses fondateurs.

À cette même époque, la rivalité entre les écoles italienne et française, rivalité qui a duré près de deux siècles, prend une tournure originale avec la querelle des Bouffons.

En 1774, GLUCK, soucieux de se faire reconnaître en France arrive à PARIS. C’est l’occasion d’une nouvelle querelle franco-italienne, entre les partisans de Gluck, qui cherche l’équilibre entre les airs et les récitatifs, et les partisans de l’école italienne de l’opera seria, favorisant la mélodie (et les excès de certains divos ou certaines divas.)

À l’aube de la révolution, l’existence de l’Opéra, qui accumule les déficits, est menacée, si bien que Louis XVI cède l’Opéra à la ville de Paris en 1790. Mais la Révolution française, qui met fin au système des privilèges, entraîne l’ouverture de nombreux théâtres. Finalement, le premier gouvernement révolutionnaire sauve l’Opéra de Paris.

Au XIXe siècle, il se crée même un nouveau genre, le GOF, le grand Opéra à la Française, qui tire ses livrets de sujets historiques, avec ballet imposé et décors fastueux. Dès lors, il devient important pour les compositeurs de toute l’Europe de triompher à Paris, et l’Opéra de Paris passe des commandes à des composteurs tels que VERDI ou WAGNER.

Au XXe siècle l’opéra continue cette politique de commandes aux compositeurs contemporains. (C’est comme ça que j’ai eu la chance d’assister, pour mon premier opéra à Garnier à la création de Saint-François d’Assise, de MESSIAEN.)

En 1989, une nouvelle salle est inaugurée pour les représentations, l’opéra Bastille.

L’Opéra de Paris, actuellement fermé pour cause de confinement lié au COVID-19, a décidé de mettre un certain nombre de ses spectacles en ligne gratuitement (offre réservée à la France) :

Manon de MASSENET, du 17 au 22 mars

Massenet Manon ODP

Don Giovanni de MOZART, du 23 au 29/03

Mozart Don Giovanni ODP

Le Lac des Cygnes de TCHAÏKOVSKI du 30 mars au 05 avril 

Le Barbier de Séville de ROSSINI du 06 au 12 avril 

Rossini le barbier de Séville ODP

Soirée Jérôme ROBBINS du 13 au 19 avril 

Les Contes d’Hoffmann d’OFFENBACH du 20 au 26 avril 

Offenbach Les contes d'Hoffmann ODP

Carmen de BIZET du 27 avril au 03 mai

Bizet Carmen ODP

27 réflexions au sujet de “L’OPÉRA DE PARIS S’INVITE CHEZ VOUS”

  1. Mes amis les livres et personnages de papier, l’opéra…. mais je suis aux anges, moi-là comme ça en mode cocooning (loin de tout !)…. Merci #monsieurloperaoupresque (ça n’a pa traîné 😍), mais je savais que tu ferais cela bien. Un tout grand MERCI du ❤

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    1. Oui, j’ai eu un peu de mal à écrire ce billet au pied levé. Celui que je croyais prêt ne l’était en fait pas du tout, et j’ai du repartir de mon Livre pour aboutir à celui-ci.
      En tout cas, que de la belle musique, à commencer par le Manon de ce soir, à partir de 19 h 30 min.
      Bonne soirée à toi, SOlène.

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      1. Fini. Et j’aurais voulu que ça ne finisse pas. Trop trop beau !! Et tellement prenant que je n’ai pas vu le temps passer. Des grands moments d’emotion. Parfois les larmes n’etaient pas loin, elle me piquotaient les yeux.
         » À nous les amours et les roses »…. 🎶 chanter danser sont douces choses 🎵 qui sait si nous vivrons demain….
        (C’est vrai que par les temps qui courent, tout devient si fragile)
        Ô douleur, l’avenir nous sépare à jamais…. Seul amour de mon âme – sniff
        J’ai adoré  » Le ballet de l’opéra »…. TOUT, en fait. Un pur enchantement du début à la fin. Comme je suis abonnée sur la page fb, je reçois les notifs dès que l’opéra national de Paris est en ligne. Du coup j’ai regardé la vidéo en direct partagée avec des amis et ma famille… C’était super !
        Bônuit J-L ( pas de smileys coeur, mais le coeur y est 😊). Encore sous le charme de Manon, la « ravissante » Manon, je vais m’endormir avec de la musique dans la tête…

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      2. Moi, je n’ai pas réussi à me connecter hier soir, et encore ce matin, ça mouline dans le vide. 😞
        Heureusement, j’ai encore jusqu’au 22 pour trouver une solution. 😞
        Très bonne journée à toi, SOlène (avec plein de musique dans la tête !) 🎼🌹

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      3. C’est dommage. Tu vois, sur la page Facebook de l’opéra aucun souci. En tout cas j’ai adoré. D’ici le 22, je pense que je le regarderai encore une fois. C’est vraiment un beau spectacle.
        Belle journée à toi, également.

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  2. Bon, j’ai regardé le premier opéra « Manon », que je ne connaissais pas. Je suis très déçu. Je trouve les paroles indigentes (presque aussi mauvaises que du Michel Legrand). Je ne suis pas convaincu par la musique non plus, même si j’adore Pretty Yande.
    Par contre le Carmen du MET était remarquable.

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      1. Bonjour Jean-Louis,
        Ton billet comparatif est très intéressant mais la similitude entre les 2 œuvres ne m’avaient pas échappé. On pourrait sans doute trouver des analogies avec la Bohème également (je te laisse faire le billet).
        Ceci dit pourquoi devant Manon je me suis ennuyé et, je l’avoue, j’ai utilisé la touche « avance rapide +10 secondes » plusieurs fois. Par contre j’ai regardé la Traviata du MET et encore une fois j’ai décollé !!!

        Pour ma critique sur les paroles, le fait que ce soit écrit directement en français est peut-être un handicap car la platitude des propos me gêne et m’empêche d’adhérer. Peut-être que les paroles de la Traviata son aussi plates mais le fait d’avoir une traduction fait retomber la platitude sur le traducteur et non sur l’opéra.

        Pour la musique, peut-être que cela vient de mon ignorance des mélodies de Manon mais je n’ai pas trouvé d’airs qui m’ont donné des frissons. Contrairement, pour reprendre l’analogie, à la Traviata du MET avec « addio del passato » dont je ne me suis pas encore remis.

        Pour reprendre ton billet sur la querelle des bouffons, je suis peut-être plus mélodiste que harmoniste.
        Bon WE

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      2. Je t’accorde que la faiblesse du livret, ajoutée que en français on comprend tout, n’aide pas à entrer dans cette œuvre.
        Pour autant, je trouve qu’il y a de la bien belle musique dans MANON.

        Pour avoir, enfin, pu écouter la version de l’Opéra de Paris, la similitude avec une autre œuvre du répertoire, « Lady Macbeth de Msensk » de SCHOSTAKOVITCH s’est imposée à moi. Peut-être ferai-je un billet Manon vs Lady Macbeth 😉

        Bonne journée à toi.

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      3. En plus, certaines fantaisies du metteur en scène peuvent brouiller le message.
        Pourquoi faire mourir Manon, condamnée au bagne, sous les balles d’un peloton d’exécution, au lieu de mourir d’épuisement, c’est là le mystère de certaines mises en scène.

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