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PORGY & BESS, de GERSHWIN (1935)

Remarquable fusion entre l’opéra et la musique noire (jazz et spiritual), Porgy and Bess a été composé par GERSHWIN en 1935, deux ans avant sa mort. Cet opéra est relativement difficile à monter sur scène parce que par disposition testamentaire de George et Ira (son frère), il ne doit être joué que par des noirs.

Il existe une version cinématographique jouée par des noirs, dont l’acteur Sidney POITIER, mais les droits en sont actuellement bloqués par la famille qui estime que cette version n’est pas fidèle à l’original.

Acte I : Par un soir d’été, Clara chante une berceuse à son bébé (Air : « Summertime »).

Gershwin Porgy and Bess SummertimeCliquez sur Clara berçant son bébé

Les hommes se préparent à jouer aux dés. Serena, la femme de Robbins a un mauvais pressentiment. Porgy, l’infirme, les rejoint. L’assemblée se moque de lui, et de son intérêt pour Bess. Crown, un docker, arrive avec son amie, Bess. Sporting Life, le dealer, lui fournit de la drogue. Crown, battu aux dés, s’en prend à Robbins, qui a gagné, et le tue. La foule se disperse avant que la police n’arrive. Sporting Life propose à Bess qui lui a demandé de la drogue de le suivre à New York, mais elle refuse. Porgy recueille chez lui Bess qui ne sait où aller.

La communauté pleure la mort de Robbins (Chœur : « Where is broder Robbins »).

Gershwin Porgy and Bess where is broder RobbinsCliquez sur le théâtre

Une quête est organisée pour payer l’enterrement, Porgy arrive avec Bess, mais on refuse l’argent de celle-ci avant qu’elle n’annonce qu’elle n’est plus avec Crown, mais avec Porgy. La police arrive et accuse Peter. Celui-ci dénonce Crown et est embarqué au poste en tant que témoin, le temps que la police attrape Crown.

Le croque-mort arrive, et commence par refuser d’enterrer Robbins pour si peu d’argent, avant de se laisser convaincre. Bess entonne un spiritual et Serena chante son chagrin.

Acte II : Plus tard, Clara chante sa crainte à l’approche de la saison des ouragans. Jake dit son intention d’aller en bateau aux Blackfish Banks. Porgy chante (Air : « I got plenty o’ nuttin’ »), et Clara fait remarquer à quel point il a changé depuis qu’il est avec Bess.

Gershwin Porgy and Bess I got plenty o'Nuttin'Cliquez sur Porgy

Le dealer se fait chasser par la tenancière. Un avocat cupide paraît pour arranger le divorce de Crown et Bess, mais il se fait payer plus cher quand il apprend qu’ils n’étaient pas mariés ! Archdale annonce à Porgy qu’il va payer la caution de Peter. La communauté s’apprête à partir en pique-nique, mais Bess préfère rester seule. Le dealer l’encourage dans cette voie, et lui propose de la drogue. Elle refuse mais il insiste. Porgy le menace, mais il rit de son infirmité avant de partir. Duo d’amour entre Porgy et Bess (Duo : « Bess, you is my woman now ») où Porgy demande à Bess d’aller au pique–nique et de s’amuser.

Gershwin Porgy and Bess Bess, you is my Woman nowCliquez sur Porgy et Bess

Sur l’île, le pique-nique bat son plein. Le dealer donne une lecture blasphématoire de la bible (« It ain’t necessary so… »), reprise par le chœur.

Gershwin Porgy and Bess It ain't necessarily soCliquez sur Cab Calloway

Ils sont interrompus par Serena qui leur reproche leur impiété et leur hypocrisie. Mais déjà il est l’heure de prendre le bateau pour rentrer. Bess est interpellée par Crown, qui avait trouvé refuge sur l’île. Il lui dit qu’il reviendra la chercher et assure son emprise sur Bess, qui rate le bateau.

Une semaine plus tard, Jake s’apprête à prendre la mer. Bess, revenue après 48 heures et malade depuis une semaine est en proie au délire. On voit arriver Peter, sorti de prison. Serena prie Jésus pour la guérison de Bess (« Oh, Dr. Jesus »).

Gershwin Porgy and Bess Oh Doctor Jesus Ella FitzgeraldCliquez sur Ella Fitzgerald

Les commerçants se succèdent pour vendre leurs marchandises et pour essayer de sortir Bess de son état. Bess appelle Porgy à son chevet. Porgy lui dit qu’il sait qu’elle a revu Crown. Elle répond qu’il va venir la chercher et qu’elle est trop faible pour lui résister (elle l’a dans la peau). Porgy demande « et s’il n’existait pas ». Bess répond qu’alors elle resterait avec lui parce que c’est lui qu’elle aime.

On retrouve Clara qui attend sur l’embarcadère son mari Jake. La cloche annonçant l’ouragan sonne. La communauté se rassemble et prie (reprise de : « Oh, Dr. Jesus »). Clara reprend la prière pour son enfant (sur l’air de « Summertime »). Porgy demande à Bess ce qui la préoccupe, et lui dit que personne ne peut survivre sur l’île dans cette tempête. Des coups sont frappés à la porte. Les superstitieux pensent que c’est la mort, mais en fait c’est Crown qui arrive. Il est revenu chercher Bess, qui lui répond que son nouvel homme, c’est Porgy. Crown porte la main sur Bess, Porgy veut intervenir, mais il est repoussé par Crown. À Clara qui le menace du châtiment divin, il répond en blasphémant. Clara voit par la fenêtre le bateau dérivant de Jack. Elle sort dans la tempête, suivie de Crown qui lance un défi à Porgy.

Acte III : Après la tempête, on enterre Clara (Chœur : « Clara, Clara »). Sporting Life est le seul à ne pas s’affliger.

Gershwin Porgy and Bess Clara, ClaraCliquez sur l’image

Bess s’occupe du bébé de Clara (« Summertime »). Le soir, Crown réapparaît et s’approche de la maison de Porgy. Porgy le tue.

Des policiers arrivent et veulent voir Serena. Elle fait croire qu’elle est alitée depuis trois jours. Ils interrogent alors Porgy et lui demandent de venir identifier le corps de Crown. Sporting Life lui fait peur en lui disant que si son regard porte sur Crown, ses blessures se remettront à saigner, révélant ainsi sa culpabilité. Après le départ de Porgy, Sporting Life donne de la drogue à Bess et tente de la convaincre de le suivre à New York.

Une semaine plus tard, Porgy revient, la police n’a rien pu retenir contre lui. Il explique qu’il a gagné beaucoup d’argent en prison grâce a ses dés et distribue des cadeaux à ses amis. Il appelle Bess, mais nul sinon l’écho ne répond à sa voix. Voyant le bébé dans les bras de Serena, il se précipite dans sa maison qu’il trouve vide. Les femmes lui disent qu’elle a suivi Sporting Life à New-York. Il part la chercher à New York (Oh lawd, I’m on my way).

35 réflexions au sujet de “PORGY & BESS, de GERSHWIN (1935)”

  1. Bonjour Jean-Louis,
    J’ai vue sur ARTE un excellent documentaire sur Gershwin. Porgy and Bess a été évoqué comme d’autres oeuvres de sa composition.
    Il a également été dit que Gershwin voulait prendre des cours auprès des grands compositeurs de musique classique. Une rumeur ou une légende raconte qu’il aurait rencontré Stravinsky à ce sujet. Ce dernier aurait demandé à Gershwin combien il gagnait. Gershwin aurait répondu : 100 000 dollars par an (de l’époque). Alors Stravinsky lui aurait dit : c’est moi qui devrait prendre des cours avec vous.
    Voilà, c’est un peu long mais Gershwin mérite bien le détour et son frère aussi que l’on oublie alors qu’ils étaient deux quand ils composaient, l’un la musique, l’autre les paroles.
    Amitiés
    John

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    1. C’est tout à fait ça, John !
      Gershwin était très bien considéré par les compositeurs de son époque, et il a fréquenté notamment SCHOENBERG, BARTOK ou BERG. Et il y a l’anecdote de RAVEL à qui il a demandé des cours de composition, et Ravel a refusé au titre que « au lieu de faire du Ravel de seconde catégorie, il valait mieux qu’il fasse du Gershwin de première catégorie ! »
      Très belle journée à toi.

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      1. Pour préciser un peu ma pensée sur le style de Gershwin : un mélange de musique Klezmer, de jazz et de classique. Il fallait oser et arriver comme il a su le faire à composer de grands ‘morceaux »

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      2. Je crois qu’il a tout simplement écrit la musique qu’il avait en tête. On peut appeler ça le génie.
        Dans le monde du travail, j’ai connu quelqu’un qui disait « Ne fais pas ce que tu sais faire, fais ce que les autres ne savent pas faire » et cette pensée m’a marqué (et j’y reviens encore parfois).
        C’est, je crois, une des caractéristiques du génie que de savoir inventer une nouvelle forme pour exprimer son talent (musique, littérature ou peinture) et Gershwin a « inventé » cette fusion du classique et du jazz.

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  2. Bon matin monsieur #toutleperaoupresque…. sais-tu que ma nuit est sérieusement amputée de son bon gros dodo réparateur ? Ça m’apprendra a passer sur ton blog déjà assez tard et de me laisser emporter jusqu’à pas d’heure avec Porgy and Bess…. 🎼
    Summertime ( déjà) a souvent été la musique du MDS ( elle démarrait automatiquement), mais interprétée par Janis Joplin ( bouleversante).
    Cela dit, cet opéra mêlant gospel-jazz-blues et musique orchestrale est magnifique. Oui Gershwin est un génie qui, dans un tout autre genre, n’a rien mais alors strictement rien à envier à Ravel.
    J’ai réécouté tous ces titres avec bonheur. Des airs presque familiers pour certains car au dela des salles d’opéra, ils ont tellement été repris. Ils n’en restent pas moins des airs a forte puissance émotionnelle. Et le portrait fait de cette communauté noire de Caroline du Sud est super prenant: les petits bonheurs et grands mallheurs, le meilleur comme le pire qu’elle partage…. Il y a la fragile Bess, Crown, son compagnon violent et Porgy le gentil infirme qui l’aime, bref le trio fatal….amours, meurtres, truands, pauvres gens ( ce ne serait plus de l’opéra, sinon 😉)
    Merci J-L pour ce billet qui m’a fait passer un agréable moment. Quel vendredi soir ! 🙏
    Ah, j’ai regardé où voir Porgy & Bess au cinéma ( le 1er février prochain) de James Robinson avec Angel Blue dans le rôle de Bess. 3h40 de film, 2 entractes…. Des salles pas tout près, ni trop loin, non plus (ça reste dans la région).
    J’ai bien mérité mon dodo, maintenant ( grasse matinée prévue). Beau samedi à toi, à plus ☕🥐🌞🌹

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    1. Bonjour SOlène, et bonne grasse mat’ ! Le samedi matin, c’est fait pour ça.
      Oui, il est magnifique cet opéra qui raconte la vie de gens de peu. Je pensais en préparant ce billet que ce pourrait être du vérisme italien, sauf que c’est du Gershwin, et que c’est tout simplement beau.
      Alors comme ça, il sera diffusé au cinéma le 1er février, je vais me renseigner pour voir si ça passe près de chez moi.
      Bon samedi, et à plus tard SOlène ☕🥐🌞🌹

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  3. Je ne connaissais que Summertime et j’ai adoré les autres airs. Celui de Cab Calloway me plait tout particulièrement : très entraînant et énergique ! Et puis celui d’Ella Fitzgerald m’a touchée, dans un genre opposé ! Une belle découverte pour moi que cet opéra jazzy !

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  4. Que dire suite à ces commentaires super intéressants qui me précèdent, sinon, encore merci à toi pour la narration de l’histoire dans laquelle tu nous partages les liens des extraits …J’adore cette façon de faire qui t’es bien personnelle et que j’apprécie.
    Tu es génial !!!
    J’ai vu le film musical avec Sidney Poitier…Désolée d’apprendre qu’il a été interdit faute d’avoir respecté l’histoire originale….Mais bon…Intégrité oblige.

    Bonne soirée
    Mes amitiés
    Manouchka

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  5. Hier il y avait sur Culturebox un super concert de Jazz avec en particulier une artiste que j’aime bien Ayo (il y avait aussi Nathalie Dessay qui vient de sortir un disque de chansons de Nougaro mais cela n’a aucun rapport).
    Et donc je te propose un petit cadeau Bonux pour ton billet, ce n’est pas tout à fait la version d’hier mais ça donne une idée.

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      1. Et puisque tu me parles de la chaîne Culture Box, tu pourras la regarder samedi prochain à 21h05, il y aura « l’Orchestre Symphonique européen » dirigé par Pierre Yves GRONIER (qui se trouve être le chef de l’ensemble « les Vocalistes européens » où je chante.

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