littérature

Jean ECHENOZ : RAVEL

Jean ECHENOZ, né en 1947 est un écrivain à la plume subtile et racée. Il a reçu le prix Médicis en 1983 pour Cherokee et le prix Goncourt en 1999 pour Je m’en vais. À l’occasion de la sortie de son nouveau roman Vie de Gérard Fulmard (2020), j’ai voulu lui consacrer un billet sur ce blog, car les références à la musique sont nombreuses dans son œuvre. Ainsi de Au piano (2003) qui nous narre la vie et l’après-vie d’un pianiste concertiste (billet à venir), ou de Ravel (2006), roman qui nous décrit les dix dernières années de ce compositeur.

Ravel, donc, commence dix ans jour pour jour avant la disparition de Maurice RAVEL (1875 – 1937). Le roman commence par nous décrire un Ravel raffiné, qui fait concours d’élégance avec SATIE, et qui fréquente les salons mondains.

Satie GymnopédiesCliquez sur les Gymnopédies de Satie

Page 38, il commence une traversée de l’Atlantique pour une série de concerts en Amérique du Nord. Sur le paquebot, on lui joue sa sonate piano / violon, créée cette année même. Lui-même joue son Prélude devant le capitaine et les passagers de première classe.

Ravel sonate piano violon bluesCliquez sur l’image

À partir de la page 51, il commence sa tournée en Amérique, avec son premier concert au Carnegie Hall de New York. On le voit présent aux mondanités données en son honneur, et où il rencontre BARTOK, VARÈSE et GERSHWIN, puis IBERT et HONNEGGER. Gershwin lui demande de lui donner des cours, mais Ravel refuse, pour ne pas gâter son talent. Gershwin lui joue « The man I love ».

Gershwin The man I love Diana RossCliquez sur Diana Ross

Un peu plus tard, Ida RUBINSTEIN lui demande d’orchestrer Iberia d’ALBENIZ pour un projet de ballet.

Albeniz Iberia pianoCliquez sur la pianiste

Ravel se montre séduit par cette idée mais, pour une histoire de droits d’auteur, il y renonce et entreprend d’écrire ce qui deviendra son œuvre la plus célèbre, le Boléro.

Ravel beau véloBattez la mesure sur la caisse claire et faites danser Gustavo DUDAMEL

Page 87, il rencontre le pianiste Paul WITTGENSTEIN (le frère du philosophe) qui lui commande un Concerto pour la main gauche (Wittgenstein était revenu de la guerre amputé de son bras droit). Dans la foulée, Ravel se met aussi à la composition d’un concerto pour lui-même, ce sera le Concerto en Sol. L’exécution de ce concerto par Wittgenstein, qui ne respecte pas la partition, fâche beaucoup Ravel. C’est Marguerite LONG qui créera le Concerto en Sol.

Ravel Concerto pour la main gaucheCliquez sur la main gauche du pianiste

Page 101, Echenoz évoque un projet de musique pour Don Quichotte, un film de PABST.

Les dernières années de Ravel, qui est atteint d’une tumeur au cerveau, sont pathétiques. Ravel, qui perd petit à petit la mémoire et l’usage de ses sens, finit par ne plus reconnaître sa propre musique.

(Source : Jean Echenoz, Ravel, éditions de Minuit 2006)

26 réflexions au sujet de “Jean ECHENOZ : RAVEL”

  1. Super billet. Ah, je l’attendais. Merci J-L 🙏.
    Alors Echenoz, je n’ai de lui que  » Je m’en vais. » dans ma bibli perso. Aussi je vais me rattraper. Après Camus, il sera le prochain. Celui- ci, Ravel, je t’avoue que je n’ai pas résisté. En plus il n’est pas épais. Et donc, j’ai commencé à le lire en diagonale. Pas étonnée que l’écriture d’Echenoz te plaise.
    Et sinon, j’ai commencé à faire connaissance avec un Ravel tiré à 4 épingles 24/24, pas forcément très sympa. Mais quand même, c’est toujours passionnant une telle bio. Romancée un peu, non ?
    Un truc de fou son Boléro ( la vieille dame avait peut-être tout compris. Ou pas). Quel succès, n’empêche ! Qui ne le connait pas ? Pas attendu après Lelouche.
    Oui triste fin pour cet homme. Question que je me suis posée, pourquoi que les dix dernières années ?
    Bon, comme je suis sur mon Smartphone, je ne suis pas certaine que les liens YouTube fonctionnent, je tente. Et sinon, j’enregistre le billet.
    Belle journée à toi. A plus tard pour mes impressions sur les vidéos. 😘🎼

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    1. Merci SOlène de ce long commentaire (qui prouve que tu as lu le billet!)
      Oui, il s’agit plus d’un roman sur un personnage appelé Maurice RAVEL qu’une biographie au sens strict du terme, mais je pense que tout ce qui est écrit sur Ravel est vrai. (Par contre ce qu’il avait dans la tête, ses pensées, c’est du Echenoz.)
      Bizarre les vidéos que tu ne peux pas lire sur ton smartphone. J’ai encore essayé ce matin, et chez moi ça marche !
      Bonne journée, et à plus tard, SOlène.

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  2. C’est la moindre des choses, me semble-t-il d’avoir lu un billet que l’on like et que l’on commente, non ?
    Pour les vidéos 1 fois sur 10, ça fonctionne. Avec Wordpres/Gmail/ smartphone, ( c’est comme avec les gens) je ne cherche même plus à comprendre.

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    1. Si, si, c’est la moindre des choses, SOlène, mais je me permettais cette petite remarque parce que parfois, quand je lis certains commentaires (pas les tiens évidemment 😘 [et même pas forcément sur mon blog]), je me demande si la personne qui écrit le commentaire a lu le billet… 😀

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      1. Je sais, je sais. Ceux qui ne lisent pas les billets sont d’ailleurs certainement plus nombreux que ceux qui les lisent. Généralement, ils ne commentent pas, non plus. Ou alors hors propos ( la pluie le beau temps). J’ « adore » ça.
        Bien bossé, vais dormir.

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  3. Le concerto en sol me procure toujours une grande émotion.
    Je vois que tu ne parles pas du tout de sa musique pour piano seul ? Une petite Pavane pour une Infante défunte ? Un Gaspard de la Nuit ? Ou les beaux Miroirs …
    Merci de ce billet en tout cas !

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    1. Rassure-toi Marie-Anne, il y aura du piano de Ravel quand j’écrirai un billet centré sur ce compositeur.
      Pour le billet d’aujourd’hui, c’st plus une illustration musicale du roman de Jean ECHENOZ, où je me suis amusé à noter toutes les références à la musique, et à en retenir certaines pour le billet. Ça me permet en plus de glisser les Gymnopédies de SATIE, que j’aurais certainement du mal à placer ailleurs sur mon blog.
      Belle soirée à toi.
      (Il y aura encore du Ravel quand j’écrirai le billet sur le roman « Au piano » (2003) du même Echenoz.)

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      1. Il n’y a pas de mal à avoir été impatiente, c’est plutôt bon signe, au contraire.
        Et il y aura d’autres lectures commentées musicalement d’ouvrages de Jean ECHENOZ. Le billet sur « Au piano » est déjà prêt, mais après c’est une question de planification de mes billets.
        Je te souhaite une excellente soirée »e, Marie-Anne ! 🙂

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