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L’OR DU RHIN (RHEINGOLD), de WAGNER (1853 – 1854)

Prologue de L’anneau du Nibelung, le livret de l’Or du Rhin est achevé en 1853, et la musique en 1854. La première publique a lieu à Münich en 1869, par volonté du roi Louis II de Bavière et contre la volonté de WAGNER. La première officielle a lieu en 1876, pour l’ouverture du Festspielhaus de Bayreuth.

Pour l’Or du Rhin, Wagner rompt avec le traditionnel découpage en actes. Il est composé de quatre scènes reliées entre elles de manière continue grâce à des interludes musicaux.

Les filles du Rhin jouent, insouciantes, dans le Rhin. Elles sont censées garder l’Or du Rhin. Le Nibelung Alberich, un nain lubrique, les entend rire. Il s’approche et leur fait des avances, mais il est si laid qu’elles le repoussent.

Wagner Rheingold prélude BoulezCliquez sur les filles du Rhin

Voyant un éclat doré dans l’eau, il demande aux filles ce que c’est. Elles répondent que c’est l’Or du Rhin, que leur père leur a demandé de garder. Quelqu’un qui forgerait un anneau avec cet or pourrait dominer le monde, mais seul celui qui renierait l’amour pourrait s’en emparer. Devant les moqueries des filles du Rhin, Alberich maudit solennellement l’amour, et s’enfuit au Nibelheim avec le trésor volé. Les filles du Rhin se désespèrent.

Chez les dieux, Fricka réveille son mari Wotan, le dieu en chef, et lui annonce que le Walhalla, un palais que Wotan a fait construire par les deux géants Fafner et Fasolt, est achevé. Fricka est inquiète pour sa sœur Freia, que Wotan a promise aux géants comme prix de la construction. Wotan lui confie qu’il a envoyé Loge, le dieu du feu, chercher une autre récompense que Freia. Celle-ci entre, bientôt suivie par les géants qui viennent se faire payer leur ouvrage. Wotan leur annonce que Freia doit rester, mais Fasolt rappelle à Wotan qu’il tient sa légitimité des runes sacrées gravées sur sa lance, et qu’il se doit de tenir ses promesses.

Wagner Rheingold scène 2Cliquez sur l’image

Loge arrive. Il dit qu’il s’est trouvé quelqu’un pour préférer l’or à l’amour d’une femme : Alberich, qui a volé l’Or du Rhin. Loge conseille à Wotan de promettre cet or en lieu et place de Freia. Les géants acceptent et sortent avec Freia en attendant que Wotan leur apporte l’or. Dès qu’ils sont sortis, les dieux commencent à vieillir, car Freia, avec ses Pommes d’Or, leur procurait la jeunesse éternelle. Wotan suit Loge dans les profondeurs de la terre (le Nibelheim), pour voler l’or à Alberich.

Au Nibelheim, Alberich a contraint son frère, Mime, à lui forger un heaume magique qui permet à celui qui le porte de se métamorphoser à volonté ou de se rendre invisible. Wotan et Loge arrivent et discutent avec Mime, qui leur parle du heaume magique. Alberich arrive, conduisant les Nibelungen qu’il a réduits en esclavage et leur faisant faire un gros tas avec l’or qu’ils ont extrait de terre. Il menace ses visiteurs, leur annonçant qu’avec ses nouveaux pouvoirs, il va devenir maître du monde. Wotan se fâche, mais Loge, rusé, lui parle du heaume magique, et le défie de prendre la taille d’un animal gigantesque. Alberich se transforme en dragon. Loge lui demande alors de se transformer en un petit animal, comme un crapaud. Alberich se métamorphose en crapaud. Wotan et Loge se précipitent sur lui et le capturent en lui arrachant le heaume.

Wagner Rheingold crapaudCliquez sur le crapaud

Remonté à la surface, Wotan exige d’Albérich qu’il lui donne tout son or en échange de la liberté. Alberich ordonne aux Nibelungen de remonter l’or. Quand ils ont fini, Wotan arrache l’anneau du doigt d’Alberich. Alberich maudit alors l’anneau : celui qui portera l’anneau sera l’esclave de l’anneau ! Après le départ du Nibelung, les dieux arrivent, suivis de près par les géants et Freia. Fasolt demande que l’on fasse avec l’or un mur suffisant pour cacher entièrement Freia. Quand les dieux ont fini d’entasser l’or, Fasolt déclare qu’il reste un interstice. Le seul or qui reste, susceptible de le combler, est l’anneau que Wotan porte à son doigt. Wotan refuse. La déesse de la terre, Erda, apparaît alors, et déclare à Wotan que ce sera la fin du monde des dieux s’il ne se résout pas à livrer l’anneau. Wotan s’exécute et les géants se partagent le trésor. Ils se disputent l’anneau et Fafner tue Fasolt pour s’en emparer. Wotan comprend le pouvoir de la malédiction de l’anneau (« Furchtbar nun erfind ich des fluchtes Kraft », soit « Redoutable trouvé-je maintenant la terrible malédiction »). Les dieux peuvent maintenant entrer dans leur château. Donner provoque un orage et Froh crée un arc-en-ciel par lequel les dieux accèdent à leur nouvelle demeure. Loge, qui n’est qu’un demi-dieu, sentant venir la fin du règne des dieux ne les suit pas. Au bas, dans la vallée, on entend les filles du Rhin pleurer la perte de leur or.

Wagner Rheingold finalCliquez sur l’image

Le décor est maintenant planté pour la suite de la tétralogie (ou trilogie avec prologue pour les puristes), avec la Walkyrie.

 

19 réflexions au sujet de “L’OR DU RHIN (RHEINGOLD), de WAGNER (1853 – 1854)”

    1. Oui, cette mise en scène est d’une intelligence extraordinaire ! Des tétralogies, j’en ai vu, et à différents niveaux de lecture… mis là je suis scotché. Je me souviens quand j’écoutais en 1976 la transmission en direct sur France Musique (je ne voyais donc pas la mise en scène) de cette tétralogie « du centenaire », l’oreille collée sur mon transistor à piles. Et la bronca qui a accueilli le lever de rideau du dernier acte du Crépuscule des dieux, avec Boulez qui continuait à diriger dans la tempête, et petit à petit, la musique réussissant à se hisser au dessus du bruit.
      Pour cette mise en scène , Chéreau a quand même reçu des menaces de mort !
      La Direction du festival de Bayreuth a tenu bon, et cinq ans après, le soir de la dernière, il y a eu PLUS D’UNE HEURE D’APPLAUDISSEMENTS et plus de 100 rappels !
      De scandale, cette mise en scène était devenue légende.
      Très bonne soirée à toi, Marie-Anne.

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      1. Un jour, je publierai un billet sur Patrice CHÉREAU et l’opéra. Outre la tétralogie, il a mis en scène un très beau Cosi fan Tutte de MOZART, un Tristan et Iseult, Lulu de Berg, JANACEK, STRAUSS… Toujours avec le souci de nous faire partager la psychologie des personnages.
        Excellente journée à toi, Marie-Anne.

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    2. Ce que j’ai trouvé intéressant aussi en cherchant des vidéos pour illustrer ce billet, c’est qu’on trouve de tout, entre la mise en scène de Chéreau (cf. commentaire citsous), celle de la Furia del Bau de Valence, qui va beaucoup plus loin dans le modernisme, et celle complètement tartignolle du
      MET (ce commentaire n’engage que moi ! 😉), mais musicalement irréprochable, on a toute la gamme de ce qui peut se faire à l’opéra.

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      1. La mise en scène du MET, c’est la deuxième vidéo, avec les géants et des costumes pour Wotan et Freia tout droit sortis de l’imagerie fin XIXe siècle.
        La dernière, c’est celle qui va très loin dans le modernisme.

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  1. Mis à part que j’étais encore désabonnée et j’ai dû me réabonner, je suis heureuse car aujourd’hui j’ai accès aux liens. A tous les liens ! Va comprendre ( oui je suis sur mon smartphone).
    Donc, je continue….
    A plus tard.

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