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Wladimir JANKÉLÉVITCH, PHILOSOPHIE ET MUSIQUE

Fils du premier traducteur de Freud en français, Wladimir JANKÉLÉVITCH (1903 – 1985) était un philosophe moraliste. Après sa thèse passée sur BERGSON, il écrit un livre sur BERGSON (1931), bientôt suivi de nombreux autres ouvrages, dont la trilogie : Le je ne sais quoi et le presque rien, (1957 puis 1980) et son tome 3 : La volonté de vouloir. Il a aussi écrit La mort (1966), le Traité des vertusLe paradoxe de la morale (1981). Sa pensée tourne notamment autour de la notion d’irréversibilité, le temps ne se déroulant que dans un sens, il est inutile de vouloir revenir en arrière. À ce titre, la notion de regret n’a pas d’intérêt puisqu’on ne peut faire que ce qui a été n’ait pas été.

Mais Jankélévitch a également beaucoup écrit sur la musique et son mystère, que ce soit dans ses livres de philosophie, le dernier sous-chapitre de l’irréversible et la nostalgie (1974) s’intitule les musiques et la nostalgie, où il convoque FAURÉ et DEBUSSY, ou dans ses ouvrages tels que : La musique et l’ineffable (1961), la vie et la mort dans la musique de Debussy (1968), ou Fauré et l’inexprimable (1974),

Fauré Pénélope Je me plaignais du sortCliquez sur Pénélope

où il met en œuvre son esprit d’analyse infinitésimalement fin, et où il cherche à approcher au plus près le mystère de la transformation, du passage de rien à quelque chose ou de quelque chose à rien. Ainsi de la description de la mort de Mélisande, dans La mort : « Je n’ai rien entendu,…, elle s’en va sans rien dire. »

Debussy Pelléas acte 4 scène 4Cliquez sur Pelléas et Mélisande

Dans tous ces ouvrages donc, Jankélévitch se sert abondamment des opéras de Debussy (Pelléas et Mélisande), Fauré (Pénélope) ou RIMSKY-KORSAKOV (Kitège, la légende de la ville invisible, Snegourotchka [la fille de neige], Sadko), comme exemple de sa pensée sur l’inexprimable.

Rimsky-Korsakov KitègeCliquez sur l’image

Parmi les musiciens également cités par Jankélévitch, mais n’ayant pas écrit d’opéra, figurent également les rares Gabriel DUPONT,

Dupont Heures dolentesCliquez sur l’image

MOMPOU ou encore DÉODAT DE SÉVERAC et CANTELOUBE.

Canteloube Chants d'AuvergneCliquez sur l’Auvergne

Je terminerai ce billet en disant que c’est Jankélévitch qui m’a fait découvrir le magnifique deuxième quatuor avec piano de Fauré.

Fauré quintette avec pianoCliquez sur l’image

Il m’a également fait découvrir en littérature L’oraculo manual (l’homme de cour) (1647) de Balthazar GRACIAN (1601 – 1658), petit traité à l’usage des courtisans pour être bien vus en cour. Lisez-le, ce texte est toujours d’actualité !

Retrouvez Wladimir Jankélévitch dans d’autres billets :

François LISZT

Gabriel FAURÉ

16 réflexions au sujet de “Wladimir JANKÉLÉVITCH, PHILOSOPHIE ET MUSIQUE”

  1. Que c’est agréable de d’écouter de bon matin tout en déjeunant tes vidéos d’opéra…
    Alors, j’ai particulièrement apprécié la premier chant ainsi que la dernier…
    Ici, ce sera encore la canicule genre 40 degrés mais ça va… Hi hi… Tout va bien. Le soleil brille, les oiseaux chantent et finalement la vie est belle !
    Très belle journée à toi Jean-Louis et merci encore pour tes partages opéranesques 😃😃😃👄👄. Gros bisous.

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  2. J’ai lu récemment La musique et l’ineffable de Jankélévitch, et ce livre m’a paru brillant et merveilleux. Grâce à lui j’ai découvert l’oeuvre musicale de Mompou, que je ne connaissais pas du tout, et que je trouve très apaisante, méditative.

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    1. Oui, c’est un livre très intéressant, une réflexion quasi philosophique sur l’étrangeté du phénomène musical, qui nous touche « sans les mots ».
      Moi aussi, j’y ai découvert ces musiciens que je cite, dont Gabriel DUPONT que j’ai trouvé « debussyste » quand je cherchais un extrait à mettre sur mon blog.
      Je te souhaite une excellente journée pleine de poésie et de musique, et surtout, pas trop chaude…

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      1. C’est dommage mais ce n’est pas bien grave, ces œuvres se trouvent facilement via les moteurs de recherche.
        Amusamment, en allant voir sur le site de la RTBF (j’habite le Nord de la France, et j’ai entendu récemment l’intégrale de son œuvre symphonique enregistrée par l’orchestre symphonique de Liège), je découvre que Gabriel DUPONT a achevé quatre opéras !
        Une piste à suivre pour mon blog !
        Très bonne journée à toi.

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      2. Je suis en train d’écouter l’oeuvre pour piano « La maison dans les dunes », vous avez raison c’est très proche de Debussy, j’aime beaucoup ! Je sens que je vais souvent l’écouter. Merci de cette découverte ! Bon week-end !

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