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SIEGFRIED, de WAGNER

Voici déjà quelque temps que j’ai laissé la Walkyrie sur son rocher, endormie par son père Wotan, le dieu en chef, en attendant qu’un homme « qui ne connaît pas la peur » vienne la réveiller. Voici donc la suite de l’histoire.

Deuxième pièce de la trilogie avec prologue l’Anneau du Niebelung, Wagner interrompt longuement la composition en 1857 pour se consacrer à Tristan & Isolde et aux Maîtres chanteurs de Nüremberg. Il ne se remet à Siegfried qu’en 1869 et le termine en 1871. Siegfried est créé à Bayreuth en 1876, avec l’ensemble de la tétralogie.

Arrivé à cet endroit de votre lecture, vous devez vous demander s’il faut dire trilogie ou tétralogie. Je reviendrai un jour sur ce sujet, mais pour l’instant imaginez simplement que vous êtes en présence du Seigneur des anneaux de Tolkien (une trilogie) et de Bilbo le Hobbit (un prologue).

Acte I : Dans la forêt, Mime qui a recueilli Siegfried, l’enfant né de l’union incestueuse entre Siegmund et Sieglinde, s’escrime à forger une épée pour le jeune Siegfried. Mais c’est peine perdue, Siegfried casse toutes les épées qu’il forge pour lui. Siegfried revient. Il a capturé un ours qu’il envoie « taquiner » Mime. Mime lui raconte tout ce qu’il a fait pour lui depuis que, « marmot vagissant », il l’a recueilli et élevé. Justement, Siegfried veut savoir qui il est, d’où il vient, qui sont ses parents… Mime finit par lui raconter l’histoire de ses parents Siegmund et Sieglinde, et lui parle de Nothung, l’épée brisée de son père. Siegfried demande à Mime de réparer Nothung, et repart dans la forêt.

Wotan, déguisé en voyageur, vient voir Mime. Il lui propose un marché, il répondra à trois questions que lui posera Mime, et en échange, il lui posera trois questions. Celui des deux qui ne saura pas répondre aux trois questions mettra sa tête en gage. Mime demande au voyageur qui habite les entrailles de la terre, la crête des montagnes, et les hauteurs célestes (cf. Rheingold, l’Or du Rhin), ce à quoi Wotan répond facilement. À son tour, Wotan pose ses questions. Les deux premières sont faciles, mais à la troisième, « qui saura reforger l’épée ? » Mime ne sait pas répondre. Wotan lui apprend avant de repartir que seul celui qui ne connaît pas la peur pourra reforger l’épée.

Siegfried rentre de la forêt. Il demande des nouvelles de Nothung, et Mime est obligé de lui avouer qu’il ne réussit pas à la reforger. Il lui dit qu’il le laissera partir lorsqu’il connaîtra la peur, et il lui parle de Fafner qui est susceptible de lui faire connaître cette peur. Siegfried se met alors en tête de reforger l’épée, puis d’aller voir Fafner pour connaître la peur et être libéré de Mime. Et le voilà qui lime, qui forge, qui actionne le soufflet, qui forge (Air : Souffle soufflet).  Pendant que Siegfried s’active sur la forge, Mime prépare à la cuisine un poison qui lui permettra de tuer Siegfried une fois Fafner vaincu et de s’emparer ainsi du trésor des Niebelungen.

wagner siegfried scène de la forgeCliquez sur l’image

Acte II : Au fond de la forêt, devant la grotte où Fafner garde l’Or du Niebelung, Alberich et le voyageur se rencontrent. Wotan réveille Fafner pour le prévenir de l’arrivée de Siegfried, mais celui-ci ne lui prête pas attention et se rendort. Siegfried arrive, guidé par Mime, effrayé. Il renvoie Mime pour rester seul et médite. Il entend le chant d’un oiseau sur une branche, et se demande ce que peut signifier son chant.

wagner siegfried murmures de la forêtCliquez sur Siegfried

Il essaie d’imiter le chant de l’oiseau avec son cor, mais le seul résultat qu’il obtient est de réveiller le géant Fafner, métamorphosé en dragon, qui l’attaque. Siegfried se sert alors de Nothung pour tuer le dragon.

Wagner siegfried tue le dragonCliquez sur Siegfried

Une goutte du sang lui touche la main. Alors qu’il se lèche la main pour nettoyer le sang, il acquiert le pouvoir de comprendre l’oiseau, qui lui parle du trésor et du heaume magique cachés dans la grotte. Siegfried entre alors pour les chercher, pendant que Mime et Alberich se disputent leur victime. Mais quand Siegfried ressort de la caverne, ils prennent peur et s’éclipsent discrètement. L’oiseau reprend son chant, et prévient Siegfried des intentions de Mime. Ainsi quand celui-ci vient lui offrir à boire, Siegfried le tue. L’oiseau lui parle alors de la présence de Brünnhilde, endormie sur son rocher, protégée par un cercle de feu. Siegfried part à sa recherche.

Acte III : Wotan vient demander conseil à Erda, déesse de la terre et source du savoir. Mais celle-ci ne voit pas tout, et il apparaît évident à Wotan que la fin des dieux qu’elle lui a prophétisée est inéluctable. Il cherche à léguer son pouvoir à Siegfried pour faire cesser la malédiction de l’anneau d’Albérich. Siegfried arrive, guidé par l’oiseau. Il demande à Wotan le chemin du rocher, mais Wotan tente de s’interposer. Siegfried brise alors la lance de Wotan avec Nothung, son épée. C’est le début de la fin du règne des dieux.

Siegfried se dirige alors vers le cercle de feu où Brünnhilde dort sur son rocher et le franchit sans peine. Là, retirant le casque et l’armure du guerrier allongé, il découvre une femme (Es ist kein Mann !). Intimidé, il finit par la réveiller d’un baiser. Brünnhilde salue alors le soleil, mais commence par résister à Siegfried. Puis elle finit par céder, et Brünnhilde devient une mortelle, amoureuse d’un humain. L’opéra se termine par leur duo d’amour.

wagner siegfried scène finaleCliquez sur le Festspielhaus

Retrouvez la suite dans le Crépuscule des dieux.

18 réflexions au sujet de “SIEGFRIED, de WAGNER”

  1. Waw, c’est magnifique. J’en suis encore toute béate.
    Merci Jean-Louis pour ce billet qui a dû te demander beaucoup de travail. En même temps peut-on parler de travail lorsque on est porté par une telle passion ?
    🌹

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    1. Merciiiii SOlène.
      En fait « écrire » un tel billet ne me demande pas beaucoup de travail, juste un copier/coller à partir de mon Livre, et un peu d’élagage pour enlever ce qui est superflu (ce qui me permet au passage d’alléger le Livre.)
      Non la partie la plus « difficile », mais aussi la plus intéressante est la recherche de vidéos pertinentes pour illustrer musicalement mon billet.
      Tu vois, je te livre mes « secrets d’auteur ». 😘
      Maintenant, il y a le reste, pour écrire le Livre et penser la structure du blogue, c’est environ 45 ans de passion pour la musique (et pas seulement pour l’opéra.)

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      1. Ah bon, c’est si difficile que ça la recherche de vidéos ?
        Sinon, parlant de travail, ben si quand même, parce que pour écrire ce livre, il t’a surement fallu des heures et des heures de recherches. Et puis l’écrire.
        La structure du blog, encore….
        Beau et doux soir, cher ami.

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      2. Il faut trouver de BONNES vidéos, et ça, ce n’est pas toujours facile.
        Je sais parfois précisément ce que je cherche, et je ne trouve pas toujours. A contrario, je tombe parfois sur des perles dont je ne soupçonnais même pas l’existence, et là c’est toujours un bonheur, bonheur que j’essaie de partager.
        Pour ce qui est du livre, j’ai du le mettre en chantier au début des années 2010, et on est en 2019. Bon d’accord, depuis un an et l’ouverture de mon blogue, je ne travaille plus beaucoup dessus, mais quand même.
        Je te souhaite une très belle soirée, SOlène.

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      3. Oui, justement, et ce livre ?
        ( Et sinon, pas de nouveau billet ? Ce ne sera pas pour aujourd’hui, je suppose. Ben tu vois, il parait long le temps, parfois)
        Très très belle journée à toi, cher Jean-Louis. Un ptit caf’ avant que j’y aille ? ☕ 🎧 🎶

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      4. Bonjour SOlène.
        Si il va y avoir un billet aujourd’hui, et sur un de mes compositeurs préférés en plus. Il est prêt, je n’ai plus qu’à vérifier l’orthographe et les liens et je le mets en ligne.
        Pour le livre, il n’est pas actuellement ma priorité, le blogue prenant tout la place, mais je le mets régulièrement à jour, à partir du blogue. Par exemple, j’ai écrit une page sur Lady Macbeth, à partir du billet qui était une création originale (je veux dire par là que je ne l’ai pas écrit en reprenant/adaptant quelque chose de déjà écrit dans le livre.)
        Je te souhaite une excellente journée, pleine de bon café! ☕️😘🌹🌹🌹

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  2. Merci pour ce magnifique travail sur Wagner et sa trilogie ou tétralogie. En tous cas, c’est encore une superbe présentation qui le change des différents cours que j’ai pu avoir il y a fort longtemps. Né dans une famille de musiciens, je n’ai pas suivi cette voie…
    Merci à toi.

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  3. Je reprends à mon compte, tous les commentaires élogieux qui me précèdent …
    Et j’ajouterai que cette histoire, magnifiquement racontée m’a fascinée …
    Ce doit être magique d’assister à un tel opéra qui a dû exiger un travail de maître pour les costumes, les décors …etc.
    Merci pour ce partage-commentaires de ton travail d’auteur…
    Bonne soirée Jean-Louis
    Amitiés
    Manouchka

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