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ONDINES ET NAÏADES (LES FILLES DE L’EAU)

​Les filles de l’eau, sirènes, ondines, naïades, appartiennent à l’imaginaire populaire, et ceci quel que soit le lieu et quelle que soit l’époque. Il n’est dès lors pas étonnant d’en trouver sur les scènes d’opéra.

Les sirènes, dans la mythologie grecque, étaient des créatures marines mi-femmes, mi-oiseaux. Musiciennes, elles étaient dotées d’une voix telle que quand un marin les entendait, il était fatalement attiré vers elles et se noyait. (Eh oui, il était difficile de résister au chant des sirènes.) On trouve ainsi un duo de sirènes dès le King Arthur(1691) de PURCELL (Two daughters…) suivi du sublime « How hapy the lovers ».

how happy the loversCliquez sur l’image

La compositrice Lili BOULANGER (1893 – 1918) a écrit une pièce intitulée Les Sirènes.

Lili Boulanger Les SirènesCliquez sur l’image

C’est aussi le cas de Cécile Chaminade (1857-1944).

Chaminade les SirènesCliquez sur l’image

Créatures vivant en eau douce (près des sources ou dans les rivières), on retrouve les naïades de la mythologie grecque dans les mythologies germaniques sous le nom d’ondines.

Alors que Richard STRAUSS met en scène une ondine dans son Ariane à Naxos, c’est l’adaptation romantique qu’en fait E.T.A. HOFFMANN dans son opéra Ondine qui connaîtra le plus d’avatars puisque TCHAÏKOVSKI écrit un opéra de ce titre (qu’il brûlera devant le peu de succès rencontré par cette œuvre), et surtout DVORAK avec sa Rusalka.

renee fleming rusalkaCliquez sur l’ondine Rusalka

En 1845, LORTZING écrit un opéra romantique magique, Undine.

Lortzing UndineCliquez sur l’image

À l’époque préromantique, il y a eu une supercherie littéraire autour de l’œuvre du barde celtique OSSIAN. Dans ces légendes celtiques apparaît la vierge d’Inistore, qui a été mise en musique par SCHUBERT et BRAHMS.

SCHUBERT, La fille d’Inistore D281.

Vous ne pouvez pas imaginer quel plaisir c’est pour moi de pouvoir mettre du Brahms, un de mes compositeurs préférés, sur ce blog. Et en plus un de mes morceaux favoris (chanté par le Chœur de Chambre du Conservatoire de Lille quand j’y étais, à la fin du millénaire dernier) et proposé ici sous la direction de Frieder BERNIUS, très grand chef de chœur avec qui j’ai eu l’ineffable joie de chanter du… Brahms.

BRAHMS, Gesang aus Fingal, opus 27.

brahms berniusCliquez sur l’image

On trouve aussi des créatures de l’eau sur le Rhin, l’une des plus connues étant la Lorelei, dont le mythe a été popularisé par les romantiques BRENTANO et HEINE. L’histoire de la Lorelei a été abondamment mise en musique, notamment par LISZT et Clara SCHUMANN et il y a même une opérette d’OFFENBACH et un opéra de CATALANI portant ce titre.

De non moins fameuses nixes (les nymphes allemandes) sont les filles du Rhin que l’on retrouve dans L’Or du Rhin de WAGNER (attention, ça commence pianissimo avant de monter progressivement).

On retrouve ces mêmes filles du Rhin à l’issue des 15 heures de l’Anneau du Niebelung. En gros, au début de l’Or du Rhin, les filles du Rhin qui étaient les gardiennes de l’Or du Rhin se le font voler par Alberich (le niebelung) qui pour cela doit renoncer à l’amour. (C’est amour contre richesse, quoi). Avec l’or, Alberich fait forger un anneau magique qui confère le pouvoir à celui qui le possède. Wotan, le dieu en chef le lui vole, et Alberich prononce alors une terrible malédiction sur l’anneau, quiconque le possédera mourra. Wotan doit le céder à deux géants, qui commencent par se tuer (ou plutôt l’un tue l’autre). C’est le début de la malédiction de l’anneau. Wotan veut récupérer l’anneau, mais pour cela seul un être libre peut le faire. C’est très nietzschéen tout ça. (Et attention spoiler, cet être c’est Siegfried). À la fin du Crépuscule des dieux, la walkyrie Brünnhilde fait un bûcher pour brûler le corps de Siegfried, lance l’anneau maudit dans le Rhin et se jette dans le bûcher pour mourir avec son héros. Les filles du Rhin provoquent alors la montée des eaux qui met fin au Walhalla, la demeure des dieux, et ouvre la voie au règne des hommes.

crépuscule finalCliquez sur l’image

Enfin, après cet apocalyptique final, offrons-nous un peu de calme avec Ondine, une pièce pour piano de Maurice RAVEL, extraite de Gaspard de la nuit.

11 réflexions au sujet de “ONDINES ET NAÏADES (LES FILLES DE L’EAU)”

  1. Waw -excusez moi du peu ! Tu m’avais parlé d’un beau billet en préparation. Je ne suis pas déçue Sublime ! Truffe de pépites
    Aussi il se fait tard, je l’enregistre donc. Pour y revenir. Il me faut du temps Les liens….
    Et puis, je veux le relire à tête reposée.
    Merci à toi, cher Jean-Louis Je te souhaite de passer un très très beau week-end. A très bientôt.

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    1. Merci, et bienvenue sur ce blog.
      Mon objectif premier, quand j’en ai eu l’idée était, outre de faire partager ce qu’il me faut appeler une passion pour la musique, de faire comprendre que tout le monde peut être touché par l’univers de l’opéra, et que ce monde n’est pas réservé à une élite qui se balade en tenue de soirée pour assister à des galas friqués (même si ce monde existe, aussi, mais ce n’est pas celui qui m’intéresse).
      Je me suis très rapidement aperçu quand je me suis mis au clavier (de l’ordi, pas du piano), que l’opéra est partout, dans les livres, au cinéma, dans la publicité, dans les bandes dessinées (cf. mon billet sur Hergé), etc. mais que le grand public ne s’en rend pas compte. Ça a donc été un deuxième axe de développement du blog, d’où la multiplicité des catégories pour classer mes billets.
      Quant à aller à l’opéra, je ne peux dire que oui, ça veut dire que mon blog atteint son but. En fonction de l’endroit où tu vis, je peux éventuellement te donner des conseils sur quoi voir… ou ne pas voir (une mise en scène ratée peut dégoûter même les amateurs les plus fervents.
      Excellent journée.

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      1. Merci pour ton message.
        Me concernant, j’adore la musique sous toutes ses formes..
        Pour te donner un exemple : j’aime beaucoup les musiques de films :
        – La BO 1492 Christophe Colomb
        – La BO de Titanic de James Horner
        – La BO du film La leçon de piano… (La liste n’est pas exhaustive)

        Pour ce qui est de la musique classique : j’adore les styles tels que :
        – Sarabande Haendel
        – Air Johann de Sébastien Bach
        – Spring Walter mariage de Chopin
        – Mysterious, Walter rain de Frédéric Chopin
        – Donataire ao luar de Beethoven

        Pour ce qui de l’Opéra, je ne sais pas si cela se rapproche de la musique classique vu que je ne connais pas trop ce domaine… Mais il est vrai que j’ai déjà entendu des chanteuses lyriques à la TV ou encore à la radio… J’aime les versions modernisées où anciennes… Ça dépend puisque je suis assez sélective en musique…
        Merci encore pour ton blog nous permettant de découvrir le monde de l’Opéra…
        Et je te souhaite également la bienvenue sur mon blog si éventuellement tu étais intéressé par certains de mes articles…. Au plaisir….
        Passe un bon dimanche !

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      2. Je suis passé voir ton blog, je comprends mieux pourquoi on t’appelle Suricate 😉! (je n’ai pas trouvé comment m’abonner, mais c’est volontiers que j’irai lirt ce que tu écris).
        Pour la musique, il est difficile de définir un style de musique classique, puisque la période que je couvre dans mon blog s’étend sur plus de quatre siècles. (Cf. les différents billets de la catégorie Histoire de l’opéra.)
        De Monteverdi (1607) à Pink Floyd, la gamme est vaste.
        Le mieux est peut-être de se balader sur le blog est de picorer de-ci de-là en cliquant sur les liens, et en espérant que tel ou tel air te plaira.
        D’une manière générale, je ne mets que des choses qui me plaisent. 😀🎼

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