Nous avons vu il n’y a guère les relations entre ROUSSEAU et la musique. Voyons à présent les liens entre VOLTAIRE et la musique.
L’activité de librettiste de Voltaire (1694 – 1778) est certainement moins connue que celle de Rousseau. Pourtant, il commence une collaboration avec RAMEAU dès 1733, avec Samson, un projet d’opéra qui ne verra pas le jour à cause de la censure. Presque vingt ans plus tard, les deux auteurs retravailleront ensemble, créant La Princesse de Navarre, puis Le Temple de la Gloire (1745).
Au-delà des livrets directement écrits par Voltaire, d’autres œuvres de lui ont été reprises pour servir à des livrets d’opéra.
Ainsi, le prolifique GRÉTRY a écrit Le Huron, d’après L’Ingénu, en1768.
Le Zaïre de Voltaire a été abondamment utilisé pour des sujets d’opéra. On peut noter par exemple le Zaïde (1780) de MOZART, ou le Zaïra (1829) de BELLINI.
ROSSINI se servira des textes de Voltaire pour son Tancrède (1813) et son Sémiramide (1823).
La pièce Sémiramis avait déjà été traitée par DESTOUCHES en 1718.
Elle le sera également en 1802 par Charles-Simon CATEL (1773 – 1830).
En 1819, c’est l’Olympie que SPONTINI adaptera :
Même VERDI écrira un peu connu Alzira (1845) d’après la tragédie Alzire (1736).
Quand SAINT-SAËNS, déjà connu pour ses talents de pianiste virtuose, voudra se faire reconnaître à l’opéra, passage obligé pour être reconnu comme un VRAI musicien, il se servira du livret de Samson comme sujet de son premier projet d’opéra. Bien lui en prit, puisque cette adaptation nous donnera Samson et Dalila, qui connaîtra un très grand succès.
Plus près de nous, au siècle dernier, on peut encore signaler que Léonard BERNSTEIN a écrit en 1956 Candide, une opérette d’après le conte éponyme de Voltaire. Voltaire a encore été mis en musique avec Micromégas (1978) de Paul MÉFANO.
À la mort de Voltaire, son corps a été translaté au Panthéon. Écoutons donc de GOSSEC l’hymne sur la translation du corps de Voltaire au Panthéon.
Comme pour Rousseau, notre ami Voltaire a approché les grands musiciens du 18ème siècle. Je découvre ceci également. Un grand merci
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En fait, c’est RAMEAU qui est au cœur de tout ça, puisqu’il a mis en musique des livrets de VOLTAIRE, qu’il s’est opposé à JJ.ROUSSEAU au travers de différentes querelles, dont la querelle des bouffons, que Rousseau avait été chargé de « compléter » un opéra de Rameau, et qu’il a été caricaturé par l’encyclopédiste en chef DIDEROT dans « le Neveu de Rameau ».
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Merci, c’est très intéressant. Comme beaucoup, j’ai étudié Rousseau et Voltaire. Et j’aime cette période des Lumières. Peut-être ferez-vous un jour un billet sur le chevalier de Saint Georges. ?
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Je connaissais le chevalier de Saint-Georges de nom, mais guère plus, mais après être allé farfouiller dans sa biographie, j’ai trouvé de quoi faire un chouette billet. À suivre donc.
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Oui, un bon copain de Louis XVI. Né métisse d’un père noble, il ne pouvait recevoir le titre de son père. Ce dernier l’a alors fait chevalier. A la cour, il aimait les jeux d’épée et grand ami du roi. Ce fut également un très grand musicien Je l’histoire oublia. De passage à Paris, Mozart écouta l’une des œuvres du chevalier, œuvre qui l’influença.
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Il avait aussi était pressenti pour diriger l’Académie royale de musique (l’ancêtre de l’Opéra vde Paris), mais son statut de mulâtre l’a fait écarter de cette fonction!
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Oui, j’ai lu un travail à ce sujet. Merci et on attend donc une présentation de ce Monsieur qui malheureusement est décédé peu après la révolution. Il aura connu la première abolition de l’esclavage… que Napoléon Ier restaurera.
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👍👍👍
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